

Et c'est déjà la fin de l'année scolaire, le calendrier qui rythme la vie des expats. Pour une partie de cette communauté, c'est l'heure des devis des déménageurs, du tri dans la maison, des formalités administratives, des résiliations d'abonnement, des derniers achats?, avant celle de boucler ses derniers bagages et de faire ses adieux à ses amis et à la ville. Certains partent vers d'autres pays, tandis que les autres rentrent au bercail, contents ou méfiants. Voici quelques profils agrémentés de commentaires entendus ici et là. Faire de ces tranches de vie une généralité n'est pas envisageable, tant les cas, les conditions et les mentalités sont différentes...
C'est bien connu, l'agenda du mois de juin des expats qui quittent le pays à l'issue de l?année scolaire est très chargé. Entre les mille choses à faire encore, les fêtes de départs des uns et des autres et les derniers vestiges romains à découvrir, on n'a plus une minute à soi. Qu'importe, on aura tout le temps de se reposer pendant les vacances. Certains continuent vers une autre destination étrangère et d'autres seront en France dès la fin de ce mois. Ce retour en France voulu, souhaité ou imposé est vécu différemment.
Certains le prennent avec philosophie, pensant que ca devait arriver un jour ou l'autre. Mais un peu pris de panique, ils se rendent compte que la pendule avance trop vite, qu'il y a encore mille choses à voir dans ce pays. Mais le temps presse et l'heure des regrets arrivent : "Si on avait su, on aurait voyagé plus pendant les week-ends cet hiver".
Il y a ceux pour qui rentrer en France est un vécu comme une sorte de soulagement et de retour à la vraie vie. Cette parenthèse ?quelques années en Italie- touche à sa fin car "quand même, ce n'est pas la vraie vie, ici et ça n'est pas fait pour moi".
Il y a ceux pour qui ce retour en France tombe à pic pour envisager un changement d'école pour les enfants. Ils partiront d'ici le bac en poche et ont déjà prévu leur inscription en fac en France. Certains retourneront directement dans leur ville d'origine, voire dans l'école quittée quelques années plus tôt, "C'est comme un grand rêve qui s'achève et le retour à la normale, comme avant. Les enfants retrouveront leur école, ça facilitera le retour".
Un sentiment d'amertume envahit les familles pour qui le séjour a été de courte durée. A peine arrivés en septembre 2009, ils ont su dès le début 2010 que l'aventure italienne s'arrêterait en juin. Conséquence d'une crise économique ou d'une mauvaise évaluation de la situation économique du pays de la part de l'entreprise, la décision est irrémédiable. Retour en France, point barre. Ce retour ne s'annonce pas sous les meilleurs augures : maison ou appartement d'origine mise en location et non récupérable, situation du conjoint précaire au niveau de l'emploi quitté lors du départ l'été dernier?
Pour d'autres, le retour à cette date était défini dès leur arrivée en Italie. Ce n'est absolument pas une surprise car le retour a été programmé de longue date et les solutions quant aux solutions de logement et de scolarisation des enfants ne posent pas de problèmes? "On le savait en arrivant, on venait pour trois ans".
Citons encore le cas des familles ?mixtes', où l'un des conjoints est français, et l'autre non, qui vont faire de ce retour en France en quelque sorte une nouvelle expatriation tout du moins pour l'un des conjoints. "Pour moi c'est pareil, je suis espagnole, alors vivre en Italie ou en France? »
Des profils et des expériences, des avis plus ou moins enthousiastes, des cas de figure? il y en a nombre et pas de quoi généraliser. Comme chaque fin d'année scolaire, la population française milanaise va se dépeupler momentanément avant l'arrivée de nouveaux. Pour ceux qui partent, ce qu'ils regretteront de Milan : les ?aperitivi', la culture et toutes ces choses à découvrir, milan accueil, pasta-pizza et les restos, les paysages, les week-ends découverte en Italie?
Ce qu'ils ne regretteront pas de Milan : la circulation en centre ville, les prises électriques dans les appartements, les soirs de matchs à San Siro ? vus de l'extérieur, les vieux tramway, les ?zanzare'?
Et en France que feront-ils ? Ambiance gaie ou morose, c'est plutôt dans l'ensemble le sourire aux lèvres que tous ces retours sont envisagés. Alors bon voyage et bonne continuation à tous...
Nathalie Lasserre (www.lepetitjournal.com - Milan) lundi 21 juin 2010

















































