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Le travail au noir explose en Italie

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3,3 millions de personnes travaillent au noir en Italie
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 4 février 2018

En trois ans, 200.000 individus en plus travaillent sans contrat de travail en Italie.

Plus de 3,3 millions personnes travaillent au noir dans la Péninsule. Les années de crise ont élargi les mailles de l’économie souterraine et contraint de plus en plus d’individus à accepter de travailler pour quelques euros et sans contrat. C’est ce que signale l’étude du Censis (institut italien de recherche socioéconomique), selon laquelle « la moitié des chômeurs touchés par la crise les années passées est tombée dans l’illégalité ». Entre 2012-2015, période durant laquelle 462.000 emplois de l’économie légale ont été supprimés, le travail au noir a quant à lui augmenté de 200.000 unités, touchant ainsi 3,3 millions de travailleurs illégaux (+6,3%), contre 21,1 millions de travailleurs en situation régulière (-2,1%).

Et entre contrat de travail et emploi au noir, la différence de salaire horaire est pratiquement de la moitié, passant de 16€ à 8,1€. Des chiffres qui traduisent une situation grave : 3,3 millions se retrouvent donc sans couverture sociale, et l’Etat connaît par ailleurs un manque à gagner de 107,7 milliards d’euros.


Les secteurs les plus impliqués

Sans surprise, les activités liées à l’emploi de personnel à domicile (aide aux personnes âgées, aides à la personne, aides ménagères…) sont celles qui connaissent le plus haut taux de situations irrégulières avec un taux qui atteint les 60 % (4 points en plus entre 2012 et 2015). Les activités agricoles et artistiques suivent à 23 % environ, la restauration à 17,7%, les constructions à 16,1% et le commerce, secteur le moins touché, à 10,3%.

Au niveau régional

Le Sud reste le plus touché : la Calabre et la Campanie enregistrent les pourcentages les plus élevés avec respectivement 9,9% et 8,8%. La Sicile (8,1%) et les Pouilles (7,6%), ne sont pas loin.

A noter : les données s’arrêtant à 2015, il reste à savoir si l’introduction des vouchers et la réforme du « Jobs Act » de Matteo Renzi, visant à diminuer l’emploi précaire, ont permis de freiner  la tendance du recours au travail au noir.

 

MAR
Publié le 4 février 2018, mis à jour le 4 février 2018

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