De plus en plus d’Italiens, particulièrement les jeunes, vivent à l’étranger. Leur nombre a doublé depuis 2006, selon le « Rapport Italiens dans le monde » de la Fondation Migrantes, qui pointe les raisons de cette « crise migratoire » hors des frontières de la Botte.
La « 21e région de l’Italie » est depuis plusieurs années la seule à connaître une croissance démographique. En effet, alors que la Botte connaît un sévère hiver démographique, le nombre d’Italiens quittant leur pays pour l’étranger ne cesse de croître. Il a grimpé de 97,5% depuis 2006. Le « Rapport Italiens dans le monde », publié par la Fondation Migrantes le 5 novembre dernier, tire la sonnette d’alarme : « depuis 2020, l'Italie a perdu 652.000 habitants et, au cours de la même période, le nombre de personnes quittant le pays a augmenté de11,8 %. » Une tendance qui a repris après l'arrêt forcé dû à Covid. Aujourd’hui, les Italiens qui vivent à l’étranger sont au nombre de 6,184 millions, alors que 58,9 millions résident dans la Péninsule d’après les chiffres de l’Institut national de la statistique.
Qui sont les Italiens qui partent vivre à l’étranger
La majorité d'entre eux, 45,8 %, viennent du Sud de la Botte. En tête de liste, la Sicile, qui compte à elle seule 826.000 personnes inscrites au registre des Italiens vivant à l'étranger. Environ 2,3 millions de personnes viennent du Nord, en particulier de Lombardie et de Vénétie, avec respectivement 641.000 et 563.000 Italiens migrants.
Si l’on regarde les expatriés femmes uniquement, c'est cependant en Frioul-Vénétie-Julienne et en Vallée d'Aoste que la proportion de celles qui quittent leur région est la plus élevée, et en Basilicate qu'elle est la plus faible.
54,8% sont des hommes, et 67% n’est pas marié. En 2023, 45,5% pour des Italiens à l’étranger a entre 18 et 34 ans, et 23,3% a entre 35 et 49 ans. Qui part, en somme, est la part la plus jeune et dynamique de la population italienne.
Plus de la majorité (54,2 %) des 6,1 millions expatriés italiens dans le monde préfère le Vieux Continent comme destination, et principalement l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse. L’Espagne se révèle également de plus en plus attractive. Par ailleurs, 40,6% a choisi les Etats-Unis.
Qui choisit de rentrer vivre en Italie ?
Il s’agit souvent d’un départ sans retour. Les personnes ayant un niveau d'éducation moyen à élevé ont tendance à ne pas revenir, tandis que les hommes (56,6 %) ayant un niveau d'éducation moyen à faible sont majoritaires dans 47,7 % des cas.
En 2024, les avantages fiscaux pour les « impratriés » (expatriés qui rentrent vivre en Italie pour y travailler) ont été revus à la baisse, ce qui va engendrer un certain impact selon le rapport : « principalement sur les plus jeunes, qui ne sont plus disposés à déménager en sacrifiant des salaires moyens plus élevés et des perspectives de carrière ».