Cinq religieuses cisterciennes en fugue de leur couvent situé en Vénétie, se sont rendues au commissariat le plus proche jeudi. Elles dénoncent des « fortes pressions psychologiques ».


Cinq religieuses cisterciennes du couvent de San Giacomo di Veglia en Vénétie (nord-est de l’Italie), se sont échappé pour aller se réfugier dans un autre lieu secret. Pour éviter de provoquer l'alarme par leur disparition soudaine, les cinq religieuses ont prévenu les Carabiniers en les informant de leur transfert spontané « vers un autre lieu ». Elles expliquent avoir subi une « forte pression psychologique » ces deux dernières années. Le lendemain, six autres Sœurs les ont suivies.
Leur histoire a aussitôt été largement reprise par la presse italienne.
L’affaire remonterait à une querelle qui a débuté en janvier 2023, lorsqu'une lettre de quatre religieuses, adressée au pape, a été envoyée depuis le couvent, portant des accusations « d’autoritarisme et de comportement manipulateur » contre la mère abbesse, Sœur Aline. Deux premières visites d'inspection ont conclu à de la « diffamation ». Mais huit autres « visites canoniques » (ordonnées par l'Ordre), accusèrent néanmoins cette jeune Sœur de 41 ans d'« attitudes manipulatrices ».
Crise interne
Fin avril, un psychologue envoyé dans le monastère, a estimé que « les religieuses ont subi un lavage de cerveau ». Sœur Aline a alors été écartée et remplacée par une religieuse du double de son âge, pour « normaliser » le couvent. Un changement non apprécié par les cinq religieuses rebelles, proches de l'abbesse déchue, qui dénoncent des "pressions psychologies" reçues par la nouvelle Mère abbesse, les poussant à fuir.
Sœur Aline Pereira Ghammachi, brésilienne d'origine, diplômée en économie et en commerce, était surtout connu dans la région pour son attitude progressiste et de son esprit d'entreprise. Le monastère est en effet connu pour sa production de Prosecco Docg. Elle avait également transformé un bâtiment en centre de conférences.
