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Eurostat : Les jeunes italiens, un peu moins "bamboccioni" qu’il y a 10 ans

une personne dans un hamac et un chienune personne dans un hamac et un chien
@Drew Coffman, Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 28 août 2022, mis à jour le 28 août 2022

En 2021, l’âge moyen des jeunes italiens qui sortent du nid parental est descendu à 29,9 ans, selon le dernier rapport de l’Eurostat. Un âge toutefois bien plus élevé que la moyenne de l’UE, qui souligne les difficultés économiques de la génération des 18-34 ans.


Les jeunes italiens ont fait un petit pas en avant. En 2021, l’âge moyen auquel ils abandonnent le toit parental est passé sous la barre des 30 ans, à 29,9 ans, d’après la récente publication de l’institut européen de la statistique (Eurostat). S’il s’agit d’une première depuis 2013, le résultat est encore supérieur de trois ans par rapport à la moyenne de l’UE (26,5 ans en 2021, contre 26,5 avant le Covid), et encore bien loin des pays nordiques tels que la Suède et la Finlande où les jeunes âgés entre 18 et 34 ans partent vivre seuls respectivement à 19 et 21 ans et 24 ans en France.
L’Italie n’est toutefois pas le dernier pays au classement. Derrière elle, se trouvent la Grèce, la Bulgarie, la Slovaquie, le Portugal et la Croatie.

Les conséquences du Covid sur la précarité des jeunes

Pourtant, la situation des jeunes italiens ne s’est pas améliorée. En 1983 la part des 18-34 ans vivant chez leurs parents était de 49%, en 2000 elle avait atteint 60,2% pour atteindre 58,6% en 2009. Le dernier rapport Istat montre cependant qu'il y a aujourd'hui 7 millions de jeunes vivant avec leurs parents, soit 67,6 % du total. En 50 ans, la part des jeunes italiens habitant chez leurs parents est donc passée de la moitié aux deux tiers.

Si les Italiens ont la réputation d’être un brin « mammoni » (fils à maman), leur situation économique ne les aide pas à couper le cordon.
La pandémie a sans surprise eu des conséquences sur les plus faibles, principalement les jeunes et les femmes, les plus licenciés, qui ont perdu leur emploi en raison des fermetures et de la crise. A cela s’ajoutent les deux millions de NEET italiens, ces jeunes qui ne travaillent pas mais n'étudient pas non plus, un record tout italien. Dans la Péninsule, l’incidence de cette catégorie est de 12% supérieure à la moyenne européenne (29,4% contre 17,6%).

Or le manque de travail ainsi que l’emploi peu rémunéré appauvrissent les jeunes par rapport aux autres tranches d'âge. En témoignent les chiffres de l’Istat : la pauvreté absolue est passée de 3 à 11 % pour les 18-34 ans, et de 4 à 14 % pour les mineurs. Le taux d'emploi des jeunes est aussi à corréler à l’âge de départ du nid parental. Comme le souligne l’Eurostat, dans la plupart des pays où les jeunes quittent le domicile familial vers ou après l'âge de 29 ans, le taux de participation au marché du travail ne dépasse pas 50 %. Au contraire, en Suède et au Danemark, où les jeunes vont vivre seuls vers l’âge de 19 et 21 ans, le taux d’emploi de cette tranche d’âge est supérieur à 70 et 60%.

 

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