L’Italie compte un nouveau site inscrit au patrimoine de l’Unesco, naturel et non culturel. Les craies d’Emilie-Romagne, étendues sur sept sites dans la région, sont caractérisées comme une « zone unique sur toute la planète ».
Les craies d'Émilie-Romagne (“Gessi dell’Emilia Romagna”) sont classées au patrimoine de l'UNESCO. Au lendemain du tremblement de terre à la frontière avec la Toscane, la réponse positive est arrivée de Riyad, en Arabie Saoudite, où s'est tenue la 45e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s’agit du cinquième site naturel reconnu pour le Belpaese, une zone riche en gisements d'évaporites génératrices de formes karstiques épigénique de craie. Un terme peu connu des non spécialistes en géologie, qui signifie qu’ils ont été formés par des processus postérieurs à ceux de la roche dont ils font partie.
“Cette zone peut être considérée comme unique sur toute la planète, ce qui collecte, protège, documente et met à la disposition des scientifiques du monde entier toutes les formes et phénomènes karstiques qui se développent dans les évaporites des climats subtropicaux-humides”, lit-on dans le dossier de candidature.
Les craies du Trias
Plus précisément, les craies triasiques des Apennins toscans-émiliens, situées le long de la Secchia, sont deux des sept sites qui composent le « Karst des Évaporites et Grottes des Apennins du Nord » entre les provinces de Reggio Emilia, Bologne, Rimini et Ravenne. Formées suite à l’évaporation de l’eau de mer, et remontant à plus de 200 millions d'années, il s’agit des plus anciennes des Apennins.
"Un phénomène extraordinaire", a déclaré Fausto Giovanelli, président du Parc national des Apennins toscans-émiliens présent à Riyad. D’autant que ces craies ont été « sous-estimées pendant des décennies et redécouvertes seulement récemment », a conclu le président.
L'origine des craies est due à la précipitation et à l'accumulation de sels dans les milieux lagunaires marins suite à des phases prolongées de très forte évaporation en période chaude, d'où le nom d'évaporites. Ces évaporations, très rares sur le territoire italien, présentent de belles formations cristallines et incorporent différents types de roches, dont du calcaire et de la dolomite sombre.
Les bassins et grottes
Les craies créent un paysage très suggestif, avec des phénomènes karstiques souterrains et superficiels, tels que des dolines, des bassins fermés et des grottes. On en compte 900 sur une zone relativement petite, avec plus de 100 km de grottes au total. Parmi elles, certaines atteignent 265 mètres de profondeur. Il s’agit des grottes de craie les plus profondes qui existent.
Un site naturel qui mérite bien sûr d’être visité en Italie. Sachez toutefois que seules 5 des 900 grottes peuvent être visitées, uniquement en groupe et sans utilisation de lumières artificielles afin de préserver le site.
Les craies d’Emilie-Romagne s’ajoutent aux quatre autres sites « naturels » reconnus au patrimoine mondial de l’UNESCO : les îles Éoliennes, l’Etna, les Dolomites et les anciennes forêts de hêtres des Apennins. Les autres sites sont « culturels », sur un total de 59 sites. Un record au monde.
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