Le mauvais temps de ces derniers jours a mis la Sérénissime en état d’alerte. La ville a ainsi activé le système de digues MOSE qui a permis de contraster la troisième marée la plus haute de l’histoire.
Face à des vagues de trois mètres et des vents allant jusqu’à 113 km/h, Venise a activé le système MOSE (MOdulo Sperimentale Elettromeccanico, « module expérimental électromécanique ») pour protéger la lagune d’une inondation quasi certaine, comme celle qui a dévasté la ville et son patrimoine culturel il y a trois ans exactement.
Mises en fonction à partir de 2 heures du matin le 22 novembre, les digues composant le MOSE se sont soulevées de façon à protéger la terre ferme. A 9h40, la marée haute a atteint 173 cm mais la ville n’a rencontré aucun dommage, pas même un pied dans l’eau place Saint Marc.
Le MOSE n’est pas resté toujours en fonction : en fin de matinée mardi, les digues se sont baissées pendant deux heures afin de faire circuler l’eau accumulée, avant de remonter jusqu’à 6h du matin mercredi 23 novembre pour prévenir une autre marée haute annoncée de 145 cm.
Le MOSE a été projeté pour affronter des marées pouvant atteindre jusqu’à 3 mètres et durer 100 ans. Il s’est soulevé pour la première fois en 2020. Il est depuis entré en fonction 35 fois mais c’est la première fois qu’il est soumis a à tel test de résistance.
Acqua Alta: 250 millions de dommages en 2019
En 2019, lorsque le MOSE n’existait pas encore, le 12 novembre exactement, Venise avait été submergée par une inondation causée par une marée spectaculaire de 187 cm, l’une des plus dramatiques de l’histoire récente après celle de 1966 et ses 194 cm.
La Sérénissime a encore les stigmates des dommages (équivalent à 250 millions d’euros au total) causés aux bâtiments et infrastructures, ainsi qu’au patrimoine culturel. La Basilique Saint Marc avait été envahie par 110 cm d’eau, inondant la crypte. Ce fût aussi le cas pour le Théâtre La Fenice, l’Eglise San Moisé et d’autres musées.
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