De Turin à Naples, de Venise à Rome en passant par Milan et Bologne et jusqu’à Bari, 12 expositions incontournables à ne pas manquer durant ses vacances en Italie cet été.


Comme chaque été, l’Italie se transforme en véritable laboratoire artistique avec des expositions signées Giorgio Armani, Valerio Berruti, Thomas Schütte, JR, Tatania Trouvé, Sebastião Salgado... Des œuvres saisissantes, des installations audacieuses et des rétrospectives inoubliables à voir dans les musées et galeries dans l’ensemble du Belpaese.
Valerio Berruti, More than kids - Milan, Palazzo Reale
À travers des sculptures monumentales, des installations immersives, des fresques sur toile de jute, des vidéos et même un véritable carrousel sur lequel monter, l’artiste plonge les visiteurs dans un univers à la fois poétique et profondément humain. En partant de l’enfance comme territoire de tous les possibles, l’exposition explore des thèmes universels tels que la mémoire, l’innocence, la résilience ou encore le changement climatique. Certaines œuvres sont accompagnées de bandes sonores originales composées par Ludovico Einaudi, Daddy G (Massive Attack), ou encore Paolo Conte, renforçant la dimension émotionnelle de cette expérience. Conçue comme un parcours sensoriel et introspectif, More than kids révèle la force expressive du regard enfantin, tout en invitant petits et grands à retrouver leur capacité d’émerveillement.
Du 22 juillet au 2 novembre
GIORGIO ARMANI PRIVÉ 2005-2025 - Milan, Armani/Silos
Twenty Years of Haute Couture, est un parcours rétrospectif conçu par Giorgio Armani lui-même pour célébrer deux décennies de Haute Couture. Présentée pour la première fois à Paris en 2005, la ligne Privé incarne une vision créative moderne, alliant lignes épurées, matières précieuses et broderies raffinées dans un style à la fois distinct du prêt-à-porter et fidèle à l’élégance Armani. Le parcours révèle la liberté de création que permet la couture, entre inspirations lointaines, atmosphères hollywoodiennes et sophistication sobre. Les visiteurs sont plongés dans une expérience sensorielle complète, rythmée par une mise en scène lumineuse, une bande-son originale signée L’Antidote et le parfum emblématique Bois d’Encens. Organisée comme une anthologie des collections, cette rétrospective met en lumière une esthétique en constante évolution mais toujours ancrée dans l’exigence du savoir-faire et la recherche de la beauté intemporelle.
Du 21 mai au 28 décembre
Facile ironia. L'ironia nell'arte italiana tra XX e XXI secolo - Bologne, MAMbo
Pensée pour les vastes espaces de la Sala delle Ciminiere, l’exposition rassemble plus de 100 œuvres et archives de plus de 70 artistes italiens, couvrant environ soixante-dix ans de création. Elle met en lumière l’ironie comme prisme de lecture de l’art italien contemporain, allant de la dérision politique de Pistoletto et Gilardi aux détournements féministes de Binga et Bentivoglio, sans oublier l’humour absurde de Spatola ou les critiques du système artistique de Fumai et Zuffi. Ce fil rouge traverse différentes thématiques : le jeu, le paradoxe, l’humour noir, la satire sociale ou encore l’ironie comme forme de résistance. À travers cette pluralité d’approches, le parcours souligne la capacité de l’ironie à interroger les conventions, révéler les contradictions du réel et offrir une distance lucide sur le monde – dans la lignée de l’ironie socratique comme outil de réflexion.
Du 6 février au 7 septembre
Alfred Eisenstaedt - Turin, CAMERA - Centro Italiano per la Fotografia
Cette rétrospective rassemble 170 clichés, dont de nombreux inédits, retraçant l’ensemble de la carrière de l’artiste : ses débuts dans l’Allemagne des années 1930, ses reportages marquants pour Life, ainsi que ses travaux réalisés en Europe et ailleurs après la guerre. Aussi connu pour son regard humaniste, Eisenstaedt saisit autant les grands événements historiques que les instants de vie quotidienne. Parmi les œuvres présentées figurent des portraits puissants de figures telles que Goebbels, Einstein, Oppenheimer ou encore Sophia Loren. l’artiste nous offre un regard sensible et profond sur le monde, à travers l’objectif d’un photographe qui a su allier poésie, engagement et acuité journalistique.
Du 13 juin au 21 septembre
JR, Chi sei, Napoli - Naples, Gallerie d’Italia
La Gallerie d’Italia de Naples présente “Chi sei, Napoli?”, la première étape italienne de la série Chronicles de l’artiste français JR. Ce projet, déjà réalisé dans des villes comme Clichy-Montfermeil, San Francisco, New York et Cuba, se concrétise à Naples par une installation unique, associant une exposition au musée et une intervention urbaine sur la façade de la cathédrale. JR a mené, en septembre 2024, une enquête sur l’identité culturelle de la ville en prenant les portraits de 606 habitants issus de divers milieux sociaux et culturels. Ces portraits, réalisés avec une lumière uniforme pour éviter toute hiérarchie visuelle, sont destinés à représenter l’égalité et la diversité des visages napolitains. L’œuvre monumentale qui orne la façade du Duomo met en avant un éventail de visages, chacun ayant partagé son histoire en italien ou napolitain.
Du 22 mai au 5 octobre
Thomas Schütte, Genealogies - Venise, Punta della Dogana
La Collection Pinault présente un ensemble remarquable de l’œuvre de cet artiste majeur de l’art contemporain, qui, depuis les années 1970 à Düsseldorf, a créé un univers unique mêlant sculptures, œuvres en deux dimensions et maquettes d’architecture, tout en restant indépendant des courants artistiques. La rétrospective réunit des œuvres représentatives de ses différentes périodes, accompagnées de travaux sur papier inédits. Conçue avec Schütte, l’exposition nous plonge dans son répertoire cohérent, où des motifs récurrents traversent les époques et les techniques. Chaque œuvre, qu’elle soit réalisée en bronze, céramique ou peinture, révèle une réflexion profonde sur le monde et l’humanité, entre gravité et fantaisie.
Du 6 avril au 23 novembre
Tatiana Trouvé. LA STRANA VITA DELLE COSE | LA VIE ÉTRANGE DES CHOSES - Venise, Palazzo Grassi
L’exposition présente un parcours immersif à travers l'univers créatif de l'artiste, qui a conçu un véritable labyrinthe d'espaces au Palazzo Grassi. Sur les trois étages du musée, Tatania Trouvé mêle installations, sculptures et dessins, offrant une réflexion sur la superposition des mondes intérieurs et extérieurs. Une grande partie des œuvres, notamment une sculpture monumentale dans l'atrium, a été réalisée spécifiquement pour ce lieu et pour répondre à son environnement unique au bord du Grand Canal. L’artiste interroge la notion de temps et d'espace, en abordant des temporalités multiples et des dimensions mentales qui mêlent passé, présent et futur. Et c’est à travers une diversité de matériaux et de techniques, que se crée un monde en constante transformation, où des objets familiers comme des valises, des livres ou des radios apparaissent et réapparaissent, symbolisant des mémoires, des lieux et des cultures lointaines.
Du 6 avril 2025 au 4 janvier 2026
M.C. Escher - Bari ( Conversano ), Castello Conti Acquaviva d’Aragona
Les œuvres de Maurits Cornelis Escher (1898-1972) s'exposent en Pouilles pour la toute première fois, au Castello Conti Acquaviva D'Aragona à Conversano. Recherché par les amateurs d'art, mais également par les mathématiciens, designers et graphistes, Escher est reconnu pour sa capacité à fusionner l'art et les mathématiques, mêlant la science à la nature et la réalité à l'imaginaire, donnant naissance à des œuvres fascinantes où se croisent rigueur scientifique et paradoxes visuels.
Du 28 mars au 28 septembre
Festival des cabanes - Rome, Villa Médicis
Depuis sa création en 2022, le Festival des Cabanes transforme chaque été les jardins historiques de l’Académie de France à Rome en un laboratoire d’expérimentation architecturale. Pour sa quatrième édition, cinq nouvelles cabanes conçues en matériaux durables s’installent dans les quadrati, offrant une expérience sensible et immersive du paysage romain. Chacune interroge les formes d’habitat de demain, de refuge et d’enfance dans un monde en mutation. Le parcours s’enrichit d’une programmation pluridisciplinaire et de la présentation exceptionnelle du Panorama de Rome de Louis Le Masson (1779), considéré comme le tout premier panorama de l’histoire de l’art, exposé pour la première fois depuis 250 ans dans la ville qui l’a vu naître. Un parcours onirique et interactif à ciel ouvert, idéal pour repenser nos liens à la nature.
Du 5 juin au 29 septembre
Dal Cuore Alle Mani : Dolce&Gabbana - Rome, Palazzo delle Esposizioni
Véritable ode à la culture italienne, “Dal Cuore Alle Mani” met en lumière l’extraordinaire processus créatif de Domenico Dolce et Stefano Gabbana, où les idées naissent du cœur et prennent forme entre les mains. Sur près de 1.500 m², le parcours immersif dévoile l’univers de la maison à travers des salles thématiques explorant ses inspirations multiples : art, architecture, artisanat, folklore, opéra, théâtre, ballet ou encore l’esprit de la dolce vita. À travers cette scénographie élégante et audacieuse, ponctuée d'œuvres d’artistes visuels en dialogue avec les créations exposées, Dolce&Gabbana célèbre son esthétique sensuelle, irrévérencieuse et profondément enracinée dans le patrimoine italien.
Du 14 mai au 13 août
Sebastião Salgado, Glaciers | Ghiacciai - Rovereto, MART
Dans le cadre de l'Année internationale de la préservation des glaciers, Sebastião Salgado est présenté par le Festival du Film de Trento. Cette présentation offre une série inédite de photographies des glaciers, mettant en lumière l'impact du changement climatique. Au MART, plus de 50 photos grand format sont exposées, tandis qu’au MUSE, une installation spécifique à l’espace "Grande Vuoto" présente des images du parc Kluane au Canada. L’artiste bresilien, mort cette année, laisse derrière lui un héritage artistique et humaniste exceptionnel, et cette exposition rend hommage à son œuvre, qui a capturé la beauté et la fragilité de notre planète.
Du 12 avril au 21 septembre
Maurizio Cattelan, Seasons - Bergame, Palazzo della Ragione
“Seasons” de Maurizio Cattelan propose une réflexion sur la mémoire, les marges sociales, le rapport entre générations, la vulnérabilité et la mémoire historique à travers des œuvres comme Bones, Empire et One. En quatre œuvres installées dans des lieux emblématiques, l’artiste italien interroge les symboles traditionnels, comme l’aigle, qu’il dépouille de sa toute-puissance, ou les monuments publics, devenus les témoins silencieux d’une époque en crise. Entre révolte inaboutie, critique des structures sociales et appel poétique à la transformation, Seasons invite chacun à repenser sa place dans un monde en perpétuelle mutation.
Du 7 juin au 26 octobre




















































