Une douzaine d’œuvres grands formats compose l’incontournable exposition de Valerio Berruti au Palazzo Reale jusqu’en novembre. Avec des sculptures monumentales, des installations, des vidéos et un véritable carrousel sur lequel monter, l’artiste contemporain piémontais nous entraîne dans un voyage émotionnel qui commence avec l'enfance – cette période où tout peut encore arriver – pour toucher à des thèmes universels qui génèrent des espaces de réflexion profonde, capables de parler aux adultes comme aux enfants.


La poésie de Valerio Berruti, créateur d'atmosphères et de merveilles, anime l'été milanais. La plus grande exposition personnelle jamais consacrée à l'artiste contemporain piémontais s’installe au Palazzo Reale du 22 juillet au 2 novembre 2025. Le projet More than kids, organisé par Nicolas Ballario, présente les statues et installations monumentales, des sculptures énigmatiques, des vidéos, des fresques, des dessins et un manège sur lequel les visiteurs sont invités à monter, pour un voyage hors du temps.
Au cœur de l'exposition, Don’t let me be wrong, une petite fille monumentale de sept mètres de haut contemple le ciel dans la cour du Palazzo Reale. Rêveuse ou anxieuse ? C’est au visiteur de choisir : la tête de l’enfant est une sculpture accessible. On y entre, on écoute, on regarde une animation vidéo accompagnée d'une bande-son originale composée par Daddy G de Massive Attack. Et lorsqu'une tempête éclate dans la musique, le spectateur comprend que ce regard chargé d’émotion tourné vers le ciel reflète l'inquiétude.

Il s’agit de l’une des douze sculptures émouvantes qui composent l’exposition. D’autres installations interpellent directement le spectateur : un groupe d’enfants l’invite dans une dimension suspendue, une petite fille flotte dans l’eau, évoquant le besoin de se sauver, ou encore de grands oiseaux transportent ceux qui choisissent de monter à bord d’une grande œuvre d’art inspirée des carrousels antiques, trouvant un équilibre entre légèreté apparente et force naturelle.
Un autre thème cher à l’artiste est le changement climatique, thème central de ses dernières œuvres et représenté dans l’exposition par « In Silence », qui met en scène trois petites filles se reposant sur la terre brûlée par le soleil.

« Avec cette vaste exposition monographique, Valerio Berruti se transforme en un réalisateur qui, salle après salle, aborde tous les grands thèmes de la vie contemporaine. Ses œuvres ne parlent pas de l'enfance, mais utilisent cette période de la vie où tout peut encore arriver pour nous demander si nous avons encore le temps de changer les choses. Ses figures ne sont jamais achevées, car c'est le visiteur qui décide du destin et des origines de ses sujets. Nous reconnaissons-nous en elles ? La monumentalité des œuvres exposées nous dit en quelque sorte que nous ne pouvons l'ignorer. Quiconque détourne le regard est complice », explique le commissaire Nicolas Ballario.

La musique occupe une place particulière dans l'œuvre de l'artiste. Outre celle qui anime l’œuvre Don’t let me be wrong, Le Carrousel de Nina, est animé par des morceaux spécialement composés par Ludovico Einaudi. Parmi les nouvelles œuvres figurent également les animations vidéo Lilith, avec une bande sonore de Rodrigo D’Erasmo (Afterhours), et Cercare silenzio, accompagnée par les sons de Samuel Romano, voix historique de Subsonica, aux côtés des désormais célèbres productions créées sur la musique de Ryuichi Sakamoto et Paolo Conte entre 2009 et 2011, lorsque, après le succès de la 53e Biennale de Venise, l’artiste s’est engagé dans un projet caritatif pour soutenir la reconstruction post-séisme au Japon.
Des œuvres à vivre, à traverser, à habiter.
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