Le cinéma italien pleure la mort de son icône Monica Vitti, décédée ce mercredi à l’âge de 90 ans. L’actrice incarne le grand cinéma transalpin des années 1960 et 1970, qu’elle a rendu immortel dans le monde.
« Adieu à Monica Vitti, adieu à la reine du cinéma italien. Aujourd’hui est un jour vraiment triste, une grande artiste et une grande Italienne disparaît », a écrit le ministre italien de la Culture Dario Franceschini dans un communiqué pour annoncer la mort de l’actrice, le 2 février, à l’âge de 90 ans. Une "icône", une "étoile", un "symbole", "l’une des plus grandes actrices de tous les temps", qui "a donné de l’éclat au cinéma italien dans le monde". Les hommages rendus à Monica Vitti abondent, tous plus élogieux les uns que les autres.
L’actrice romaine, qui a arrêté sa carrière en 1990, a été la muse du cinéma élitiste d’Antonioni, brillait dans les comédies sociales de Mario Monicelli, Ettore Scola, Alberto Sordi, Luciano Salce et Dino Risi. La richesse de sa filmographie est le reflet d’une actrice qui avait su ne pas s’enfermer dans un genre.
Tous les grands réalisateurs internationaux la désirent pour son talent, sa beauté mystérieuse, assortie d’une voix rauque et suave.
Au cours de sa carrière, Monica Vitti a participé a plus de 50 films, pour lesquels elle a été récompensée par les prix les plus prestigieux : 5 David di Donatello, 12 Golden globes, 3 Rubans d’argent, le prix de la meilleure actrice à Berlin en 1984, et le Lion d’or à la carrière en 1995.
Les grands films de Monica Vitti
- L'avventura, de Michelangelo Antonioni (1960)
- La Nuit, de Michelangelo Antonioni (1961)
- L'Éclipse, de Michelangelo Antonioni (1961)
- Château en Suède, de Roger Vadim (1963)
- La Fille au pistolet, de Mario Monicelli (1968)
- Drame de la jalousie, d’Ettore Scola (1970)
- Nini Tirebouchon, de Marcello Fondato (1970)
- Moi, la femme, de Dino Risi (1971)
- Poussière d'étoile, d’Alberto Sordi (1973)
- Fantôme de la liberté, de Luis Bunuel (1974)
En 1990, Monica Vitti fait sa dernière apparition à l’écran, dans Scandale secret, un film dont elle est aussi réalisatrice (sélectionné à Cannes, section « Un certain regard »). En 1994, elle refusera la proposition de Patrice Chéreau d’incarner Catherine de Médicis dans La Reine Margot.