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Mise au point sur le Brexit, un an pile avant le « D-Day »

Brexit, un an pile avant le « D-Day » Brexit, un an pile avant le « D-Day »
Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 29 mars 2018, mis à jour le 30 mars 2018

La date vous avait échappé ? C’est pourtant bien le 29 mars 2019, à minuit, que le Royaume-Uni entrera dans sa période de transition post-Brexit. Le chemin est encore long avant d’avoir défini les relations entre les Britanniques et les Européens. Idéalement, un compromis serait trouvé en octobre 2018, pour que les Parlements de Londres et de Bruxelles se soient prononcés avant le D-Day.

Cette période de transition durera 21 mois, soit jusqu’au 31 décembre 2020, pendant lesquels le Royaume-Uni deviendra « pays tiers » de l’Union européenne, ce qui veut dire que les Britanniques seront toujours soumis aux règlements européens sans peser dans le pouvoir décisionnel. Si certaines négociations ont déjà abouti, beaucoup de questions demeurent encore sans réponses.

 

Des questions, peu de réponses

Face à la série de déclarations et inquiétudes qui ont précédé et suivi le référendum sur la sortie de l’UE, des efforts de clarification pour les citoyens, mais également pour les entreprises, étaient indispensables. Des clarifications, qui n’ont pas toujours été au rendez-vous.

Une fuite de documents portant sur l’accord sur le Brexit a révélé que l’Union européenne souhaitait se donner les moyens de restreindre l’accès du Royaume-Uni au marché unique en cas de désaccords pendant la période de transition post-Brexit.

A défaut de réponses directes du gouvernement britannique, des acteurs de la société civile ont organisé des rassemblements pour apporter des informations, à l’instar de la journée « Should I stay or should I go », consacrée au Brexit. A cette journée ont participé des universitaires, des militants, des politiciens. Le député des Français de l’étranger Alexandre Holroyd et le sénateur représentant les Français de l’étranger Olivier Cadic ont notamment pris la parole pour dialoguer des stratégies d’attractivité que met en place la France, dans la compétition des capitales européennes pour récupérer les entrepreneurs britanniques post-Brexit.

En déplacement à Londres pour rencontrer son homologue britannique, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a décrit la position de la France comme n’ayant « nothing against the UK », mais a affirmé que le Royaume-Uni se devait de respecter le cadre européen.

 

Le Brexit : deux pas en arrière, un pas en avant ?

La semaine dernière éclatait le « scandale Facebook » lié à l’entreprise Cambridge Analytica, qui aurait influencé les électeurs lors du référendum sur le Brexit. Dans la lignée de ces révélations, un lanceur d’alerte, qui a participé à la campagne « Vote Leave » a pointé du doigt une combine financière que les organisateurs de la campagne auraient orchestrée pour éviter les plafonds de financement autorisés.

Outre ces révélations qui fragilisent la légitimité du résultat du référendum, des faits d’actualité récents ont troublé des rapports entre Britanniques et Européens déjà flous. Des faits d’actualité amusants, comme le nouveau passeport britannique qui sera fabriqué par une entreprise française, ou plus graves comme l’empoisonnement d’un ex-agent double russe et de sa fille. Par cette dernière affaire, Theresa May a salué la mobilisation de ses alliés (y compris de la Nouvelle-Zélande, même si la Première ministre néo-zélandaise a affirmé ne pas avoir trouvé d’espions russes sur son territoire… ), notamment européens, une mobilisation en faveur de la sécurité européenne qui pourrait être remise en question post-Brexit.

 

Le Brexit vu de l’extérieur

Une situation difficile à l’intérieur du territoire britannique, mais également outre-Manche. Au début du mois de mars, le directeur du port de Calais Jean-Marc Puissesseau se disait préoccupé par le trafic entre la France et le Royaume-Uni une fois que des barrières douanières seront réinstallées. Puissesseau alertait même que la situation serait « dix fois pire » que celle de la frontière irlandaise.

Pour les Britanniques de France, en revanche, le Brexit présage plutôt une embellie économique. C’est le cas des gérants d’agence immobilière notamment, qui voient le nombre de demandes augmenter de manière exponentielle pour des logements en France.

Outre le point de vue économique, des faits marquants de l’Histoire viennent rappeler aux Britanniques et au Français leur passé commun. C’est le cas pour a visite de la Secrétaire d’état auprès de la ministre des Armées, Mme Geneviève Darrieussecq, lundi 26 mars dernier, à l’occasion d’un hommage au Maréchal Foch, symbole des alliés lors de la guerre 1914-1918.

 

 

Les expatriés

Les citoyens européens résidant au Royaume-Uni constituent un enjeu de taille dans les accords sur le Brexit. Les Britanniques savent l’importance de leur présence sur leur territoire et tentent plus ou moins de les guider. Pour tout comprendre sur les statuts de résidents que pourront demander les expatriés, cette vidéo est faite pour vous. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a également annoncé souhaiter mettre en place une application pour accompagner les expatriés dans leurs démarches administratives. D’autres, enfin, rappellent aux expatriés qu’ils ont l’opportunité de faire valoir leur voix, lors des élections locales qui auront lieu dans deux mois.

lepetitjournal.com londres
Publié le 29 mars 2018, mis à jour le 30 mars 2018