Si le Brexit fait le malheur des ressortissants européens ainsi qu’une partie des Britanniques vivant au Royaume-Uni, ceux résidant en France le ressentent quelque peu différemment. C’est le cas de Terrie Simpson, une Britannique vivant à Eymet. Cette commune de Dordogne ne vous dit rien ? C’est pourtant « la commune la plus britannique de France », avec 15 % de sa population provenant d’Outre-Manche (400 sur ses 2 600 habitants).
Terrie Simpson est directrice d’une agence immobilière à Eymet et elle affirme que, fin février, elle avait déjà réalisé le tiers de ses ventes pour 2018. « Les gens viennent et nous disent : nous sommes ici pour une semaine et, d’ici là, nous voudrions avoir une maison. » En Dordogne, il semble qu’il y ait un boom pré-Brexit de Britanniques, retraités mais également de jeunes actifs, qui viennent s’installer en France « avant qu’il ne soit trop tard ». Jane Fraser-Bryan, une autre responsable d’agence immobilière, raconte même que, cet hiver, la boutique n’a pu fermer que trois jours, plutôt que trois semaines comme habituellement. Pour tous ceux qui hésitaient à s’installer en France ou ailleurs au sein de l’Union européenne, le Brexit les a poussés à prendre une décision rapidement, pour le plus grand bonheur des agents immobiliers britanniques basés en France, donc.
Des régions françaises préoccupées
Ce n’est pas tant l’afflux de Britanniques qui effraient les élus locaux, mais plutôt les conséquences économiques du Brexit sur le montant des subventions européennes. En effet, le Royaume-Uni constituait l’un des principaux contributeurs au budget de l’Union européenne, qui allouaient des aides aux collectivités territoriales françaises notamment. La région Nouvelle-Aquitaine par exemple (où se trouve Eymet), a reçu 2,5 milliards d’euros de fonds européens pour la période 2014-2020. Grâce à cette somme, la région a pu construire la Grotte de Lascaux IV, réplique de l’originale, il y a deux ans.