Annoncé par Boris Johnson mardi, l’arrêt des importations de pétrole russe d’ici à la fin de l’année au Royaume-Uni ne sera pas sans répercussions sur l’économie. Près de 8 % de l’or noir consommé en Grande-Bretagne provient de Russie.
L’inflation, qui atteint déjà des niveaux jamais vus depuis trente ans, pourrait encore s’accentuer. Concernant les prix de l’énergie, Kathleen Henehan, analyste senior à la Resolution Foundation, estime que la facture payée par les Britanniques chaque année est susceptible d’augmenter de £600. Les prix de l’essence dépassent quant à eux les 155 pence par litre, soit 24 % de plus que l’année passée. Le Premier ministre britannique a néanmoins déclaré que les consommateurs seraient protégés et le gouvernement a affirmé que la transition vers de nouveaux fournisseurs de pétrole se ferait « en douceur.
Une hausse des tarifs énergétiques dès le mois d’avril
Autorisée par le gouvernement britannique en amont du conflit russo-ukrainien, l’augmentation des plafonds des montants que les compagnies énergétiques peuvent facturer aux ménages va s’appliquer dès le mois prochain. « C’est un impact considérable pour n’importe qui, mais cette hausse risque de frapper d’autant plus fort les familles aux revenus déjà modestes », analyse Kathleen Henehan. Ces tarifs s’appliqueront jusqu’à la fin du mois de septembre. La possible aggravation de la crise pétrolière en cours n’entraînera donc aucune répercussion immédiate sur la facture payée par les consommateurs.
Les produits alimentaires également impactés
La hausse des prix de l’énergie aura également des effets sur le coût des aliments dans les supermarchés. Les analystes du Crédit Suisse ont ainsi prévenu que si le baril de pétrole (évalué à 110 dollars jeudi) atteignait les 160 dollars, l'inflation pourrait grimper jusqu’à 9,5 % d'ici octobre, et faire entrer le Royaume-Uni en récession. Par ailleurs, le gaz et l’électricité, largement utilisés pour le chauffage des usines ou le bon fonctionnement des machines, restent difficilement remplaçables.
Dans le même temps, les prix des céréales enflent, la Russie et l’Ukraine étant de grands pays exportateurs, notamment de blé, à l’échelle mondiale. Les agriculteurs et les industriels devront alors répercuter cette hausse des prix sur la facture finale, que paieront finalement les consommateurs
L’approvisionnement des produits néanmoins garantis ?
La question d’une pénurie ne semble toutefois pas d’actualité, selon Boris Johnson. Répondant aux inquiétudes du secteur industriel, qui importe 13 % de son diesel de Russie, il a affirmé que le pays serait en mesure de régler les problématiques futures « d'une manière qui ne perturbe pas l'approvisionnement (…) et dans un calendrier qui n'affectera pas les entreprises britanniques, ni dans les phases de fabrication, ni dans le transport routier ».
Le gouvernement, par l’intermédiaire du Secrétaire d’Etat à l’énergie, Kwasi Karteng, a également annoncé un plan d’action à venir afin d’aider les entreprises touchées par la hausse du prix du pétrole.