Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Que contient le plan de relance européen ?

plan relance sommet europeenplan relance sommet europeen
Écrit par Déborah Collet
Publié le 21 juillet 2020, mis à jour le 22 juillet 2020

Après quatre jours de bataille acharnée entre le couple franco-allemand et les pays "frugaux" de l’Union européenne, le plan d’urgence européen prévoit un fonds de solidarité de 750 milliards d’euros pour soutenir les économies des États.

 

Au terme de nombreuses nuits de négociations, les 27 dirigeants européens sont parvenus à convenir d’un accord mardi 21 juillet afin de relancer les économies des pays européens fortement fragilisés par la crise sanitaire. Les 750 milliards d’euros seront répartis sous forme de subventions et de prêts.

 

Un fonds de solidarité de 750 milliards d’euros et une dette commune

Pour soutenir l’économie européenne et affronter la récession historique après la crise sanitaire, le plan d’urgence prévoit un fonds de solidarité de 750 milliards d’euros. Cette somme sera empruntée par la Commission européenne sur les marchés. Solidairement, les 27 États européens devront rembourser cette somme.

Sur les 750 milliards d’euros mobilisés, 390 milliards seront alloués sous forme de subventions aux pays européens les plus durement frappés par le coronavirus. L’Italie et l’Espagne sont les deux pays qui profiteront en priorité de cette aide, tandis que la France sera le troisième bénéficiaire. Les 360 milliards d’euros restants seront attribués sous forme de prêts. Cette dette commune est une première dans l’histoire de l’Union européenne. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne a déclaré : "Il y a un préjugé récurrent à propos de l'Europe : qu'elle réagit trop peu, trop tard. Nous faisons aujourd'hui la preuve du contraire."

Frédéric Petit, député de la 7e circonscription des Français de l’étranger, se réjouit de cet accord européen et salue la collaboration de la France et de l’Allemagne : "La voix de la raison n’était ni française, ni allemande, elle était franco-allemande." Quant à la députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger, Anne Genetet, elle a déclaré dans un Tweet : "Une Europe solidaire qui regarde dans la même direction." 

 

 

M'jid El Guerrab, député de la 9e circonscription des Français de l'étranger, a lui aussi évoqué le plan de relance européen : "On peut dire ce qu’on veut, pour tous les Européens convaincus, le Président Emmanuel Macron est devenu le leader de l’Europe... Espérons qu’il entraîne toutes les nations du Continent vers ce grand plan de relance dont les peuples ont besoin !"

 

 

Quel plan de relance pour la France ?

Dans le cadre de ce plan historique, la France recevra 40 milliards d’euros de la part de l’Union européenne. Le plan de relance européen est-il une étape historique pour l’Union européenne ? Lors d’une interview télévisée, Emmanuel Macron a qualifié ce jour comme "historique" en soulignant que "c’est le moment le plus important de la vie de notre Europe depuis la création de l’euro." Les "40 milliards d’euros que la France va toucher" ne seront pas "sur notre dette à nous mais auprès de l’Europe" a-t-il précisé. Le plan de relance sera officiellement présenté le 24 août et doit permettre de "financer l’emploi des jeunes", "nos petites et moyennes entreprises, nos artisans, nos commerçants", "le secteur du tourisme mais aussi la rénovation thermique des bâtiments", "les industries comme l’hydrogène, les batteries électriques… tout ce qui va nous permettre dans le plan de relance de créer de l’emploi" a expliqué le président français.

 

 

Quant à Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, il a défendu cette avancée devant les députés, sous un tonnerre d’applaudissements : "Il y a un plan de relance de 750 milliards d’euros, il y a le principe d’un emprunt collectif, il y a une distribution de subventions pour les régions et les pays les plus pauvres. Et vous, vous appelez ça un échec ? J’appelle ça une avancée historique."

 

 

Des objectifs fixés et des enjeux climatiques

Les fonds récoltés par l’Union européenne seront consacrés au financement des programmes de réformes et d'investissements préparés par les États membres. Pour faciliter le remboursement de cette somme, l’Union européenne mettra en place de nouveaux dispositifs tels que la taxe sur le plastique non recyclé ou encore la taxe sur les grands acteurs du numérique. Amélia Lakrafi, députée de la 10e circonscription des Français de l’étranger, a commenté un post d’Emmanuel Macron sur les acteurs de la Tech en appuyant sur le fait que "le numérique sera le catalyseur de notre rebond économique."

La Commission européenne devra également présenter une proposition pour le mécanisme carbone d'ajustement aux frontières pour le début de l’année 2023. Les dépenses de l’Union européenne s’inscrivent dans la ligne avec l’accord de Paris sur le climat. Les États européens se sont alors fixés comme objectif de consacrer 30 % des dépenses à la lutte contre le changement climatique. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a expliqué : "L'accord sur le plan de relance européen est un acte de naissance d’une nouvelle Europe plus solidaire et plus verte."

 

Hausse des rabais pour les pays "frugaux"

Sur le plan politique, cet accord européen marque aussi une autre évolution notable. Les pays "frugaux" ont cédé devant le principe d’une dette européenne. Pour convaincre les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède de conclure cet accord européen, le président du Conseil européen Charles Michel leur a accordé des rabais. En clair, ces États verseront moins d’argent lors de leurs futures contributions au budget de l’UE. Le rabais de la contribution de ces quatre pays s’élève à 377 millions d’euros pour le Danemark, 565 millions pour l’Autriche, 1,07 milliard pour la Suède et 1,92 milliard pour les Pays-Bas.