Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Frédéric Petit, candidat démocrate (Modem et Indépendants) pour la 7ème circonscription (Allemagne, Albanie, Autriche, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Pologne, Roumanie...), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
On m’a surnommé le « député-pèlerin ». Effectivement, depuis 7 ans je n’ai pas cessé d’arpenter les 16 pays de la 7ème circonscription des Français établis à l’étranger (Allemagne, Europe centrale, Balkans), une circonscription du cœur de l’Europe, riche et attachante.
Je suis un ingénieur, j’ai travaillé pendant 25 ans dans les réseaux de chaleur et des entreprises industrielles, surtout à l’étranger (Lituanie, Pologne, Ukraine, Égypte, Balkans). Durant les 15 premières années de ma carrière, j’ai emprunté une voie différente en étant directeur d’un gros projet d’action social associatif dans la ZUP de Borny, à Metz.
Je suis un démocrate, un Européen et un humaniste avant tout, élevé en région franco-allemande. J’habite aujourd’hui à Cracovie, où je suis arrivé pour la première fois en 1986.
Jusqu’à dimanche dernier et la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, je siégeais au sein du groupe Démocrate à l’Assemblée nationale. J’étais membre de la Commission des affaires étrangères, rapporteur pour avis du budget de la diplomatie culturelle et d’influence, et vice-président de la Commission des affaires européennes. Je me suis fortement engagé également dans la diplomatie parlementaire dans les pays de ma région, y compris le Bélarus et l’Ukraine.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Dès l’annonce de la dissolution, j’ai compris que l’enjeu du prochain scrutin était vital. À l’heure de la guerre d’Ukraine et de l’accélération du réchauffement climatique, à l’heure de la multiplication des crises et de l’accroissement des inégalités dans le monde, nous avons besoin d’un parlement fort.
La nation française doit reprendre ses institutions démocratiques en main. Les déséquilibres institutionnels, les désordres et les menaces autoritaires nous placent, chacune et chacun, devant nos responsabilités que l’on soit à Bratislava, Paris ou Berlin, à Gdansk ou à Sarajevo. C’est la France de la raison, de la fraternité et de la citoyenneté qui est aujourd’hui en jeu. Ce sont la démocratie, l'efficacité et la solidité de nos institutions qui sont menacées.
La France doit être forte pour continuer à jouer son rôle dans le concert du monde et en Europe. Je suis convaincu que notre pays a la force et l’énergie pour relever ce défi.
J’ai été élu pour la première fois en 2017 et les citoyennes et citoyens de la 7ème circonscription des Français établis à l’étranger m’ont renouvelé leur confiance en 2022. S’ils me reconduisent le 7 juillet prochain, je serai comme à l’accoutumé, un député assidu, rigoureux, à l’écoute de ses concitoyens dans tous les pays de ma circonscription, et, présent à Paris, avec les démocrates, portant une ambition de réconciliation et de progrès pour la France.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je vis en Pologne, à Cracovie, depuis de très nombreuses années. J’y ai fondé une famille. Je parle polonais. Mes filles sont Franco-Polonaises.
Je connais bien l’histoire de cette grande région qui va « De la Mer Baltique à la Mer Noire », dans ses moments les plus fantastiques mais aussi les plus tragiques. C’est notre destin d’Européens qui s’est souvent joué là, et qui s’y joue aujourd’hui encore.
Je reste convaincu, et c’est tout le sens de mon engagement actuel, que les Balkans sont l’avenir de l’Europe. Je milite pour leur intégration au sein de l’Union européenne. D’ailleurs, au lieu de parler d’élargissement, je préfère employer le terme de « confluence », qui marque l’unité, même avant que les rivières ne se rencontrent.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
Comme je vous l’ai dit, je suis un Français qui a construit sa vie à l’étranger, en Pologne bien sûr, mais aussi en Égypte ou encore dans les Pays Baltes, en Ukraine et dans les Balkans, en Afrique dans les années 80. Je connais « sur ma peau », comme disent les Polonais, les problématiques des Français installés à l’étranger, qu’il s’agisse de démarches administratives, d’école, de citoyenneté et de lien à la nation, de retour, de retraites, de protection et de sécurité (j’habitais en Egypte pendant le Printemps arabe).
Je garde cette boussole constante en tête : faciliter la vie de mes concitoyens vivant à l’étranger et les promouvoir.
Lors de la campagne présidentielle de 2022, j’ai notamment proposé au président de la République de créer la notion de « résidence de repli » pour les Français à l’étranger. Il s’agissait de marquer le lien fort qui unit les Français à l’étranger à leur pays, la France, et de ne plus considérer ces pied-à-terre comme un luxe, ou inutiles. Nous avons avancé avec l’administration sur ce sujet, et je m’engage à parachever cette réforme si je suis réélu le 7 juillet prochain.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Le temps de la campagne sera court, quinze jours, et intense. J’ai prévu de me rendre dès lundi en Allemagne pour une tournée dans plusieurs villes : Hambourg, Berlin, Francfort, Munich, Dusseldorf, Stuttgart, etc.
Beaucoup de militants sont déjà mobilisés dans tous les pays de la circonscription, ainsi que des citoyens attachés à la démocratie et qui souhaitent me soutenir.
Les électeurs de la 7ème circonscription des Français établis à l’étranger me connaissent et m’ont renouvelé leur confiance en 2022. Ils connaissent mes engagements pour les libertés et la démocratie. Ils savent que je suis un fervent défenseur de la participation et de l’engagement citoyen. Depuis sept ans, chaque année, j’organise des séminaires de formation citoyens sur une thématique donnée afin de donner la parole à mes concitoyens et d’échanger avec eux sur les grands sujets nationaux et européens.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
Dans mes documents de campagne, j’ai défini cinq priorités pour les Français établis à l’étranger : la simplification des démarches administratives, en poursuivant les efforts d’adaptation et de modernisation ; le doublement du réseau d’enseignement français à l’horizon 2030, en favorisant les coopérations éducatives et la mixité sociale ; l’achèvement de la réforme de la résidence de repli ; la mise en place du chèque éducation, du Pass-culture et du Service national universel (SNU) ; la promotion de l’engagement citoyen des Français établis à l’étranger et de leur représentation démocratique (élus locaux, Assemblée des Français à l’étranger).
Et je porterai avec mes amis démocrates à l’Assemblée, nos priorités nationales : refonder les bases de l’école de la République, dans une relation de confiance avec le corps éducatif ; renouer le fil du dialogue social, en particulier avec les forces syndicales réformistes, pour relancer la retraite « par points », le bien-être au travail, et favoriser la transmission des compétences entre les générations ; rétablir nos comptes publics, avec davantage de justice fiscale, la lutte contre la fraude fiscale et sociale, une réduction des dépenses ciblée, et un soutien à la politique de croissance qui porte ses fruits depuis 2017 ; continuer de réorienter les bénéfices des entreprises et le partage des richesses créées vers l’investissement et la redistribution aux salariés ; l’accès à un logement digne pour tous ; moderniser de nos institutions pour un Parlement renforcé et davantage représentatif.