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Et si on s’expatriait dans le metaverse ?

expatriation et metaverse, est-ce compatible ? expatriation et metaverse, est-ce compatible ?
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 26 mars 2023, mis à jour le 27 mars 2023

Le monde virtuel et persistant du metaverse se met en place.  Il est possible d’y acheter des produits, investir ou communiquer. Mais est-il possible d’y voyager, d’y travailler…voire de s’y expatrier ? 

 

Tout d’abord, qu’est ce que le metaverse ? Étymologiquement, « Méta » signifie « au-delà » et « vers » désigne « univers » : « au-delà de l'univers ».  Concrètement le metaverse est un univers parallèle où l’on s'immerge de manière immédiate et à tout moment via un “avatar”, c'est-à-dire une incarnation virtuelle de soi. Impossible de donner un chiffre exact du nombre de personnes qui sont dans le métaverse, par la diversité des plateformes, la compréhension des données fournies par les acteurs et, bien sûr, les mouvements permanents du monde virtuel.

 

Pour se donner une idée, et selon une étude de Gartner, une personne sur 4 passera 1h par jour dans le métaverse en 2026. Peut-on parler d’une forme d’expatriation si on décide, un jour, d’y voyager, d’y travailler, ou – carrément – d’y vivre ? D’ailleurs est-ce possible ? Nous avons tenté de répondre à ces questions… 

 

Voyager dans le métaverse… pour faire le choix de l’expatriation ?

Plusieurs études le prouvent, ce que l’on recherche dans le metaverse est de s’évader. Et voyager fait d’ailleurs partie des activités les plus prisées dans le monde virtuel. Dans le cadre d’une expatriation, deux finalités sont particulièrement intéressantes si on voyage dans le métaverse. 

  • Découvrir des pays ou des villes qu’on ne pourrait pas visiter en amont d’une expatriation. Aller à l’encontre des aprioris, permettre de visiter une chambre d’hôtel ou un quartier, réaliser une visite culturelle virtuelle, regarder les attractions de la région, discuter avec des avatars locaux…Bref, créer l’envie de venir et (peut-être) apaiser les doutes. En 2022, la ville d’Ankara s’est lancée dans l’aventure : les utilisateurs du metaverse peuvent visiter la ville et participer virtuellement à des activités. 
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vivre un voyage dans le metaverse

 

  • Faciliter son expatriation ! Bonne nouvelle, les acteurs du metaverse y ont pensé avant vous. A l’image de Séoul qui est entrée dans le metaverse avec une réplique digitale (achevée en 2026) comme l’évoquait notre correspondant en Corée du Sud. Metaverse Seoul permet aux habitants de la capitale sud-coréenne de créer des avatars et de pouvoir accéder plus facilement aux services de la municipalité (impôts, démarches administratives…) 
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Séoul dans le métaverse

 

 

Travailler dans le métaverse : loin de chez soi…chez soi 

S’expatrier (dans la vie réelle) signifie aussi travailler dans un autre pays que le sien. Et si cet autre pays était le metaverse ? Imaginez, vous prenez votre pause-café en Australie, juste avant d’assister à une réunion avec votre homologue de Hong Kong. Puis, vous terminez votre journée en discutant avec votre équipe de Los Angeles pour mieux faire connaissance. Vivre cette journée là… des entreprises y ont bien sur déjà pensé, comme Meta (Facebook) ! 

 

 

D’un côté l’expérience virtuelle du travail favorise l’engagement et la collaboration mais surtout affranchit de toute contrainte de distance. Des évènements virtuels peuvent être organisés (une conférence, un salon ou même un voyage par exemple) pour renforcer une certaine culture internationale de l’entreprise.

D’un autre côté, la qualité de vie du travail peut en prendre un coup. La dépendance aux outils technologiques et le temps passé dans un monde qui n’est pas réel peuvent avoir de graves conséquences sur certains. A ce propos, une étude, réalisée en juin 2022 avec 18 volontaires qui ont travaillé une semaine dans le métaverse (à raison de 8 heures par jour), a permis d’observer les conséquences d’une telle expérience : outre les deux abandons pour cause de nausées, les participants ont signalé une augmentation de 42% de leur niveau de frustration et 48% de fatigue oculaire. Ils ont également déclaré s’être sentis moins productifs. Rappelons enfin que permettre de travailler dans le metaverse représente un important investissement pour les entreprises. Enfin, quid de la sécurité des données échangées et de la vie privée ? Bref, le travail dans le metaverse semble avoir encore du chemin à faire. 

 

vivre un moment fort dans le metaverse, mais est-on en sécurité ?

 

Et pourquoi pas travailler dans le domaine du metaverse, à défaut de travailler dans le metaverse ? Pour cela, rapprochez vous de grandes entreprises qui ont bien l’intention d’investir leur énergie et leurs ressources. Sur le podium, Meta (Facebook) qui avait annoncé en 2022 vouloir créer plus de 10.000 emplois en Europe pour mener à bien le projet de construction du metaverse. Microsoft, Epic Games, Apple, Niantic misent aussi gros sur l’univers virtuel. S’ajoutent Nike, Disney, Gucci, Snapchat ou encore Amazon qui constituent leurs “équipes metaverse”. Un point d'alerte, Meta a annoncé, le 14 mars, le licenciement de 10.000 salariés dans les prochains mois et le gel de 5.000 recrutements...une décision justifiée pour « améliorer les performances financières dans un environnement difficile, afin de mener à bien la vision de long terme ». Vous êtes prévenus. 

 

Faire vivre l’expatriation à son avatar, est-ce possible ?

Concrètement, ce n’est pas vous qui êtes dans le métaverse mais votre « avatar », votre identité. La bonne nouvelle est que vous pouvez imaginer cette identité comme vous le souhaitez, homme, femme, jeune, mature etc… Sur le papier, la promesse est belle et pourrait éteindre toute discrimination possible. Mais, restez vigilant : un client peut être en fait un concurrent tout comme un vendeur, un arnaqueur…

 

Et c’est ainsi que le metaverse créa la défiance…  

 

un avatar du mataverse

 

Mais revenons à la question, peut-on expatrier son avatar ? Aujourd’hui, les plateformes ne permettent pas de vivre en permanence dans le metaverse, pour des raisons technologiques, mais surtout de santé : rester plusieurs jours immobile avec un casque vissé sur la tête, imaginez… Alors, si Mark Zuckerberg, fondateur de Meta (Facebook) déclare que le métaverse a « permis de fusionner la vie virtuelle avec la vie réelle et créer de nouveaux terrains de jeu », l’expérience reste limitée dans le temps. Ainsi, par exemple l’application « Villa » vous emmène dans un environnement de luxe, au bord d’une piscine ou d’une plage, celle de « yoga Alo » vous projette sur une île pour faire de la méditation (avec un tapis dans la vie réelle), et sur Horizon Worlds, vous pouvez assister à un concert virtuel d’artistes célèbres. Mais de là à vivre plus de quelques heures dans le metaverse… oubliez, pour le moment. 

 

Yoga alo sanctuary dans le metaverse
Une séance de yoga dans le metaverse avec Alo sanctuary 

 

Quoique, Artur Sychov a peut-être trouvé la solution… Après le décès brutal de son père à la suite d’un cancer il y a 6 ans, le fondateur de la start-up Somnium Space lance « Live Forever », qui permet aux utilisateurs de cette version du metaverse, de stocker leurs mouvements et leurs conversations sous forme de données, puis de les dupliquer pour en faire un avatar qui bouge et parle exactement comme eux… et même après leur mort dans la vie réelle !

 

Mais là on ne parle plus d’expatriation… mais de vie éternelle. Troublant, vous avez dit ?