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Tribune : Les Français·es de l’étranger dans le viseur du gouvernement Attal

Nous avons reçu cette tribune des sénatrices EELV des Françaises et des Français établi·es hors de France : Mélanie Vogel et Mathilde Ollivier, intitulée : "Scandaleuse casse sociale contre nos compatriotes les plus fragiles. Les Français·es de l’étranger dans le viseur du gouvernement Attal".

mathilde ollivier et melanie vogelmathilde ollivier et melanie vogel
Écrit par Mélanie Vogel (EELV)
Publié le 19 avril 2024, mis à jour le 1 mai 2024

Coupes budgétaires, révisions des taux de base, suppression d’allocations : depuis quelques semaines, les mesures gouvernementales délétères se multiplient, parfois annoncées, parfois découvertes au hasard d’un conseil consulaire ou d’un échange avec nos postes à l’étranger.

 

En février déjà, l’annonce par Bruno Le Maire d’une annulation de crédits de dix milliards d’euros sur le budget 2024 impactait lourdement nos compatriotes de l’étranger : la mission Action extérieure de l’Etat est amputée de 174 millions d’euros, dont plus de 11 millions d’euros pour le seul programme 151 qui touche au plus près les Français·es établi·es hors de France.

 

Le ministre délégué chargé des Français de l’étranger, Franck Riester, a eu beau promettre, notamment lors de la 40e session de l’AFE, que ces coupes drastiques seraient «sans conséquences», il nous est permis d’en douter. Difficile de croire qu’il est possible de faire autant avec moins, n’en déplaise au gouvernement qui assure que ces crédits seraient ponctionnés sur la «réserve de précaution» ; cette réserve de précaution est pourtant celle qui permet de répondre, au fil de l’eau, aux demandes imprévues, notamment en ce qui concerne les bourses scolaires, les aides sociales et les services consulaires…

 

Le gouvernement ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin dans sa campagne de démolition des services publics et des aides sociales à l’étranger. Depuis des semaines, les élu·es à travers le monde nous alertent : l’indice de parité de pouvoir d’achat (IPPA), qui détermine notamment l’attribution des bourses scolaires, a été radicalement revu à la baisse en 2024 dans la quasi-totalité des circonscriptions consulaires. Un indice sur lequel aucun contrôle n’est exercé, puisqu’il est déterminé par une entreprise privée, Mercer, sous contrat avec le gouvernement.

 

Cette révision de l’IPPA est d’autant plus incompréhensible que la crise inflationniste n’est pas passée, et que les frais de scolarité continuent d’exploser — et augmentent souvent davantage que l’inflation. Alors que le dispositif d’aides sociales fonctionne à moyens constants, la Commission permanente pour la protection sociale des Français de l'étranger n’a d’autre choix, dans ce contexte inflationniste mondial, que de moduler les bourses d’un poste à l’autre. On déshabille Pierre pour habiller Paul, et les Français·es les plus vulnérables en sont, encore une fois, les premières victimes.

 

On découvre également que désormais le dispositif spécifique d’aide aux Français·es les plus fragiles vivant dans les pays de l’Union européenne est, lui aussi, appelé à être supprimé, au nom du principe de non-discrimination en vigueur dans l’UE. La Commission permanente a ainsi décidé de raboter de 25% supplémentaire l’ensemble des taux de base de la zone Europe cette année, avant la disparition pure et simple de ce dispositif dans trois ans.

 

Jusqu’où iront ces coupes à blanc, effectuées sans concertation et sans contrôle parlementaire, à l’encontre des Français·es de l’étranger bénéficiaires d’aides sociales qui leur sont essentielles ? Comment le gouvernement peut-il oser affirmer que ses politiques d’austérité dévastatrices n’auront «aucun impact» sur nos compatriotes qui vivent et ressentent, jour après jour, les conséquences de ces coupes aveugles ?

 

Les Français·es de l’étranger sont aujourd’hui abandonné·es, sacrifié·es par Emmanuel Macron et Gabriel Attal sur l’autel d’une politique d’austérité aveugle qui vise, d’abord et avant tout, les personnes les plus fragiles. Un mépris dangereux et inacceptable, qui fait honte à ce gouvernement incapable de concertation et insensible aux besoins de nos compatriotes.

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