Julio Le Parc, "Dessins au téléphone ou pas" à la Maison de l’Amérique latine

La Maison de l’Amérique latine (7e arrondissement de Paris) inaugure sa nouvelle saison printanière avec l’exposition rétrospective de l’artiste franco-argentin Julio Le Parc. Et plus particulièrement de ses dessins réalisés pendant 70 ans lorsqu’il était au téléphone. Son œuvre est à découvrir en entrée libre du 19 mars au 29 juin 2024.

Figure majeure de l’art cinétique et contemporain, Julio Le Parc est remis en lumière à Paris pour ses dessins. Né en 1928 et naturalisé français depuis les années 1980, il a passé sa vie à pratiquer l’art de dessiner - dès ses premiers pas à l’école des Beaux-Arts de Buenos Aires - de façon calculée et réfléchie ou lors de moments de détente en famille.

Dans une exposition menée par Yamil Le Parc - un de ses fils et directeur artistique depuis 15 ans -, la Maison de l’Amérique latine accueille une grande installation inédite. Elle s’ajoute ainsi aux caricatures, dessins au téléphone et à main levée de Julio Le Parc, réalisés au crayon ou au stylo à bille avec finesse et spiritualité.

Des dessins au téléphone, mais pas que !

Amoureux inconditionnel du dessin, il l’a ainsi pratiqué dans ses activités de gestionnaire de carrière. Lorsqu’il était au téléphone, crayon à la main, le lauréat du Grand Prix de peinture à la Biennale de Venise ne pouvait s’empêcher de dessiner. Dans son temps libre, avec ses proches ou les dimanches au parc, le dessin s’est aussi invité.

En plus de ses croquis minimalistes, géométriques ou pigmentés, on retrouve une collection de dessins de genres divers. Des paysages d’une part mais aussi des caricatures et portraits aux techniques variées. Découvrir plusieurs dessinateurs en un, voilà l’impression que l’on peut ressentir en sillonnant l’exposition de la Maison de l’Amérique latine.

Julio Le Parc, un critique de son propre milieu artistique

Tout au long de sa carrière, Julio Le Parc s’interroge sur la place de l’artiste dans la société contemporaine et sur le fonctionnement du monde de l’art. Il s’efforce de produire une œuvre qui reflète ses convictions, et tourne parfois le dos au succès commercial en refusant d’adopter un “style” ou de devenir “un artiste singulier”.

Une salle résume bien ce penchant militant assumé de Julio Le Parc, celle dédiée à son œuvre 3D et colorée Historieta : “une petite histoire en images interrogeant la face cachée de l’art, de l’artiste et de son contexte social”.