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Travailler à l’étranger ne fait plus autant rêver les Français

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Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 27 juin 2018, mis à jour le 3 décembre 2020

La volonté de s’expatrier a diminué au cours des dernières années. Chez les diplômés de moins de 30 ans, les envies d’ailleurs se portent principalement sur les pays européens et les destinations francophones. 

 

La France a retrouvé de son attractivité, entend-on fréquemment dans les discours politiques et analyse-t-on à travers les derniers chiffres bien portants des investissements étrangers dans l’Hexagone. Cela s’appliquerait-il au premier chef à ses citoyens ?  C’est ce que tendent à montrer deux études récentes. 

Le cabinet de consultants BCG, en partenariat avec Cadremploi (propriété du Groupe Figaro), vient d’interroger 8000 Français sur leur rapport à l’expatriation. Les diplômés sont désormais 69 % à souhaiter travailler à l'étranger : un chiffre en net recul par rapport à 2014. La quasi-totalité des personnes interrogées (94 %) cette année-là déclaraient en effet rêver de s’établir à l’étranger. 

Des données à mettre en lien avec l’enquête annuelle sur l’insertion des jeunes diplômés réalisée par la Conférence des Grandes écoles. Pour la troisième année consécutive, les diplômés privilégient la France. 87,1 % d’entre eux trouvent leur premier emploi dans l’Hexagone, contre 83.3% en 2015. Parmi les diplômés des grandes écoles qui lancent leur carrière en expatriation, les managers (18.6% ont un emploi à l’étranger) sont beaucoup plus nombreux que les ingénieurs (9.9%). Traditionnellement, la moitié des emplois d’ingénieurs se situe en province, laquelle attire moins les managers, dont les trois quarts travaillent en Île-de-France.

 

L’Europe, la Suisse et le Canada comme destinations privilégiées 

 

Les deux premières destinations citées par les aspirants expatriés en 2018, à travers l’étude BCG-Cadremploi, sont la Suisse et le Canada. Les États-Unis, qui occupaient la première place en 2014, rétrogradent en troisième place, la faute à une politique d’immigration jugée « plus restrictive ». 

Chez les nouveaux diplômés des grandes écoles, l’Union européenne demeure la première destination internationale, Royaume Uni et Allemagne en tête. Ces deux pays accueillent le quart des diplômés partant travailler à l’étranger. Hors Union européenne, les ingénieurs choisissent plus les États-Unis et la Suisse tandis que les managers leur préfèrent la Chine.

Autre résultat intéressant de l’étude : les emplois à l’étranger des diplômés des grandes écoles font principalement l’objet de contrats locaux. 93.3% des managers établis à l’étranger et 89.6% des ingénieurs diplômés en 2017 sont actuellement en contrat local.  

 

La reprise économique, fer de lance du regain d’attractivité de l’Hexagone

 

La moindre appétence des Français pour l’expatriation peut s’expliquer par l’amélioration des perspectives d’emploi dans l’Hexagone, notamment pour les jeunes diplômés du supérieur, lesquels aspirent à des postes de cadres supérieurs et intermédiaires. Les taux de chômage relatifs à ces catégories, de 3.5% et 5.4% respectivement, sont au plus bas depuis une décennie. Ce lent retour en grâce de la France auprès de ses ressortissants diplômés est accueilli favorablement par les entrepreneurs. 

Pour autant, par rapport à la moyenne mondiale (62%), les Français, et notamment les moins de 30 ans (79%) restent plus enclins à l’expatriation. Elle « offre des perspective de meilleure carrières, de salaires plus élevés ou l’étoffe de leurs acquis professionnels », relativise l’étude BCG-Cadremploi.