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Baromètre International des Affaires : des perspectives positives ?

Baromètre International des AffairesBaromètre International des Affaires
Renaud Bentégeat, président du CCI France International et Alain Bentéjac, président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France
Écrit par Aurélie Billecard
Publié le 22 décembre 2020, mis à jour le 23 décembre 2020

Depuis son arrivée, la crise sanitaire a impacté l’activité économique mondiale et le commerce international. Les Conseillers du Commerce Extérieur de la France et CCI France International ont réalisé un premier Baromètre International des Affaires, évaluant l’impact de la crise sur l’emploi.

 

Alain Bentéjac, président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France et Renaud Bentégeat, président du CCI France International, ont réalisé un premier baromètre International des Affaires entre le 8 septembre et le 8 octobre 2020, s’appuyant sur un recueil de réponses de 2 000 établissements localisés dans plus de 120 pays. Cette enquête a permis d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi, les investissements et d’en mesurer les conséquences sur l’activité des entreprises françaises à l’étranger.

 

Une perception globalement négative

Face aux difficultés et aux incertitudes concernant l’évolution de la pandémie à l’échelle mondiale et ses conséquences économiques, les répondants ont majoritairement une perception défavorable de l’environnement et des affaires dans leur zone géographique ainsi que leur pays d’implantation. Seulement moins de 15% des sondés ont pu maintenir leur niveau d’activité pendant la crise sanitaire. Ce taux faible démontre le choc brutal subi par tous les opérateurs économiques, quelle que soit la zone géographique.

Renaud Bentégeat explique « qu’aujourd’hui, si une entreprise ne fait pas de commerce à l’international, elle doit commencer par l’Europe. Dans le contexte actuel, c’est le seul continent où le transfert de produits et de services n’est pas bloqué par des frontières fermées. C’est une solution pour essayer de faire face à la crise économique ». Cependant, Alain Bentéjac souligne que « la perceptive est plutôt pessimiste. Avant les nouvelles sur le vaccin et la résurgence de la pandémie sur l’Europe, l’horizon de reprise semble se déclarer et se converger autour du deuxième semestre de 2021 seulement ».

À l’exception de l’Amérique du Nord, où plus de 50% des répondants estiment que l’environnement des affaires dans leur zone leur est globalement favorable, les autres entreprises restent insatisfaites et inquiètes face à la situation actuelle. Mais, cette perception défavorable peut s’expliquer par plusieurs facteurs : le manque d’aides en faveur des entreprises pour affronter la crise de la Covid-19, ou encore le manque ou l’absence de communication autour des dispositifs de soutien proposés par les pouvoirs publics.

 

Des mesures d’aide prises à travers le monde 

Face aux conséquences économiques de la pandémie, la plupart des gouvernements ont déployé des mesures pour soutenir les entreprises, comme « le report des échéances fiscales, sociales et le chômage partiel, les financements et les prêts garantis par l’État », explique Alain Bentéjac. Même si les actions menées sont diverses et adaptées aux difficultés spécifiques à chaque pays, les réponses apportées par les sondés montrent qu’un grand nombre de pays a proposé aux entreprises le report ou l’étalement des charges sociales et des échéances fiscales.

En Amérique latine et aux Caraïbes, de nombreux pays ont mis en place des aides financières pour les populations en faveur des plus défavorisées. Du côté de l’Europe, le chômage partiel représente à 72% la mesure la plus adoptée par les pays. Cependant, les entreprises françaises basées en Afrique n’ont, en majorité, bénéficié d’aucune mesure spécifique, les aides des pouvoirs publics ayant été selon les répondants quasiment inexistantes.

Pour de nombreux entrepreneurs ou des entreprises françaises à l’étranger, l’information sur les dispositifs mis en place est défaillante. Dans toutes les zones confondues, près de 20% des sondés disent ne pas être informés des mesures proposées par les autorités de leur pays d’implantation.

 

Des perspectives positives pour l’emploi

Malgré la pandémie, de nombreuses entreprises interrogées souhaitent conserver leurs effectifs en 2020 et en 2021. Les dispositifs de soutien, notamment le chômage partiel mis en place par de nombreux États, expliquent cette volonté de maintenir les emplois. Un tiers des répondants a envisagé réduire les effectifs en 2020, mais espère pour l’année suivante un « retour à la normale ». Selon Alain Bentéjac, président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France, « une légère majorité des entreprises anticipe une stabilisation de l’emploi ».

La tendance à conserver les effectifs concerne majoritairement les entreprises de droit local, mais aussi les filiales françaises représentant plus du tiers des entreprises souhaitant recruter en 2021. Cette prédisposition à renforcer les équipes est visible en Europe, en Asie et en Océanie. Pour une grande majorité, le « retour à la normale » devrait se faire entre le second semestre 2021 et 2022.

La baisse la plus importante cette année a été celle des entreprises basées au Moyen-Orient. Renaud Bentégeat, président du CCI France International, pense « qu’il ne faut pas tout mettre sur le dos de la pandémie. La crise est simplement révélatrice de la situation existante. Au Moyen-Orient, la crise du pétrole a eu un fort impact sur l’économie du pays, et la pandémie n’a qu’empiré la situation ».

 

 

La CCI France International et les Conseillers du Commerce Extérieur de la France travaillent ensemble pour mettre à disposition des « aides pour tenir le choc », explique Renaud Bentégeat. « Malgré une baisse de notre chiffre d’affaires à cause de la crise sanitaire, nous répondons aux besoins des entreprises françaises ou aux entrepreneurs français à l’étranger ».