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Entrepreneurs français à l’étranger : un peu d’espoir ?

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Écrit par Damien Bouhours
Publié le 23 novembre 2020, mis à jour le 25 novembre 2020

Les entrepreneurs français à l’étranger sont sans conteste les grands oubliés de cette crise sanitaire. Un oubli que tentent de combler certains parlementaires, dont la sénatrice Jacky Deromedi en charge d’une mission flash sur le sujet.

 

Alors que l’Etat français a été l’un de ceux qui a le plus aidé ses ressortissants à l’étranger pendant cette crise sanitaire, les entrepreneurs français établis à l’étranger n’ont eu que peu de soutien. Contrairement aux entreprises exportatrices et aux grands groupes français, les PME et les auto-entrepreneurs, se sentent, à juste titre, complètement délaissés. Il ne faut surtout pas y voir un désaveu des parlementaires des Français de l’étranger, qui multiplient les recours pour obtenir des aides.

 

Une mission flash pour les entrepreneurs

La sénatrice Jacky Deromedi s’est ainsi vue confier une mission flash pour déterminer les difficultés rencontrées par les entreprises françaises à l’étranger (EFE). Lors de la première table ronde organisée le 19 décembre dernier, devant la délégation aux entreprises du Sénat, la sénatrice des Français établis hors de France s’est insurgée sur l’absence de soutien de l’Etat envers les petits entrepreneurs : « aucune aide spécifique n’a été accordée à ces PME et TPE, ils sont les grands oubliés de ce plan de relance, alors que leur contribution au développement de notre commerce extérieur et au rayonnement de la France est indéniable ». Dans une note, elle souligne : « A l’heure où les entreprises françaises voient leurs chiffres d’affaire s’effondrer… ne vaudrait-il pas la peine de réfléchir à une possibilité de garder « en vie » les entreprises françaises à l’étranger en leur donnant des avances de trésorerie  au travers de Prêts Garantis par l’Etat afin qu’elles puissent poursuivre leur activité et continuer notamment à acheter les produits fabriqués en France ? ». Craignant un retour massif de ces Français « ruinés » à l’étranger, la sénatrice fait entrevoir une première conclusion de son rapport : « Le coût (de leur retour en France) pour le budget de l’Etat sera bien supérieur à ce que représenterait un soutien de trésorerie pendant au moins 6 mois, peut-être un an,  pour les maintenir dans leurs pays d’accueil au lieu de les déraciner… »

Ce que nous demandons seulement ce sont des garanties

Alain Bentéjac, président du comité national des Conseillers du commerce extérieur de la France, a précisé que d’après une enquête réalisée auprès de 600 entreprises, 70% d’entre elles prévoyaient déjà une forte diminution de leur chiffre d’affaires. « Aujourd’hui ces entrepreneurs ne bénéficient d’aucune aide, et nous ne demanderons pas qu’ils bénéficient des mêmes aides que les entrepreneurs français de France, que sont par exemple le report des charges sociales, le chômage partiel et tous ces mécanismes-là qui sont effectivement très liés aux contributions que chaque entreprise fait ». Il souligne en revanche : « Ce que nous demandons seulement ce sont des garanties ». D’autant plus que 69 % des entreprises interrogées dans son enquête ont des relations commerciales avec la France et/ou travaillent avec des fournisseurs français : « La fragilité des EFE dans le contexte actuel pèse donc fortement sur le commerce extérieur de notre pays ».

 

Les dispositifs évoqués

Lors de cette première table ronde, Alain Bentejac mais également Marc Villard, président de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), Alain Pierre Mignon, président de la Caisse des Français de l’étranger (CFE) et Serge Babary, président de la Délégation aux entreprises, ont évoqué plusieurs pistes possibles, parmi lesquelles la possibilité de crédits relais pour faciliter la vente de produits français aux EFE, l’extension du dispositif de garantie de l’AFD réservé à l’Afrique au reste du monde avec le soutien de Bpifrance; ou encore des aides au recrutement de VIE. La mise en place d’un fonds de solidarité pour les EFE a également été évoquée. Des comités nationaux d’instruction des demandes d’aides pourraient voir le jour et regrouperaient les Chambres de commerce, Business France, les conseillers du commerce extérieur et les élus des Français de l’étranger.

 

Avant le retour du rapport de la sénatrice Jacky Deromedi, le 10 décembre prochain, une deuxième table ronde aura lieu le jeudi 26 novembre 2020 à 9h30 et sera visible en direct en cliquant ici.

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