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Nicolas Poussin, le peintre amoureux de Rome

Nicolas PoussinNicolas Poussin
Écrit par Michela Micheli
Publié le 27 février 2021, mis à jour le 27 février 2021

Au cœur de la Via del Corso, sur la place San Lorenzo in Lucin, se dresse une basilique construite au IVème siècle sur les ruines du Domus de la matrone romaine Lucina, elle est l’une des églises les plus anciennes de Rome. La chapelle est dédiée au passage biblique de l’Annonciation, Gian Lorenzo Bernini l’a conçue pour le compte de Gabriele Fonseca. Le sculpteur a par la suite réalisé le buste du médecin portugais. Roberto Bompiani y a peint une série de fresques, tandis que Guido Reni a réalisé le crucifix sur le retable. Puis en 1830, François René Chateaubriand, écrivain et diplomate, demande à Nicolas Poussin de terminer le cénotaphe. Le peintre est considéré comme l’un des plus grands maîtres du mouvement baroque.

 

Doté d’une extraordinaire érudition et d’un intellect raffiné, Nicolas Poussin naît en 1594 aux Andelys. Son père souhaite qu’il fasse une carrière d’avocat, mais il a les idées claires et bien différentes : la peinture est son grand amour et il décide de se consacrer à l’étude de cet art noble. Entre 1620 et 1621, le jeune Nicolas arrive en Italie, mais son séjour s’interrompt brusquement pour des raisons de santé. Il séjourne dès lors à Rome, grâce à la protection accordée par le cardinal Barberini. Dans la ville éternelle, il approfondit ses connaissances sur les techniques employés par Raphaël dont, il acquiert les principaux traits artistiques, à savoir le calme classique. En 1630, certains des plus grands collectionneurs romains remarquent et apprécient ses œuvres. Fervent admirateur du peintre Titien, Poussin s’intéresse à la prospective. Selon lui, la peinture permet de célébrer les souvenirs passés et d’un temps rationnel. Nuances, dessin et couleur d’un côté, règles de prospectives parfaites et symétries composées de l’autre : les chefs-d’œuvre de Poussin sont intemporels, prêts à fasciner le monde.

Il signe sa première charge publique avec la Basilique de Saint-Pierre et produit la toile Le Martyre de Saint Érasme. Une œuvre grandiose où, le martyr est au premier plan alors qu’il subit sa condamnation, la scène se déroule au temps des persécutions de Dioclétien en 303. Puis, le peintre retourne auprès de sa patrie à la cour de Louis XIII où, on lui demande de décorer la nouvelle aile du complexe du Louvre. Avant de retourner définitivement dans la cité des Papes, il remet au cardinal Richelieu Le Triomphe de la vérité.

Les Galeries Nationales d’Art ancien du palais Barberini et Corsini gardent quelques chefs-d’œuvre du maître du mouvement baroque. Le palais Barberini possède dans sa collection deux tempes sur toile intitulées Bacchanales de Putti, réalisée par Poussin en 1626 et Le Passage avec l’Agar et l’Ange, qu’il a peint à l’âge de 66 ans. Dans cette dernière, la figure biblique d’Agar est à peine visible, tandis que l’Ange se confond avec le nuage. Au palais Corsini, les visiteurs peuvent admirer Le triomphe d’Ovide, œuvre qui exalte le poète des Métamorphoses et honore également la mémoire de son ami et protecteur Giambattista Marino, mort en 1625. De plus, ce célèbre tableau est aussi un hommage aux bacchanales de Titien. Au premier plan, un putto serre un nœud, un autre joue au ballon avec le monde. Derrière, il y a une course de tir à l’arc. Et Vénus ? Elle dort dans la pose d’Endymion, ignorante de ce que ses enfants complotent contre les hommes.

Passionné par la Cité Éternelle, le peintre français y meurt en 1665 et y est enterré. Sa tombe, un véritable monument funéraire, mesure près de trois mètres de haut. Elle est composée d’une nef centrale et comprend, outre le buste du peintre, une épitaphe et la dédicace de Chateaubriand qui, à l’époque était l’ambassadeur de France à Rome.

Michela Micheli
Publié le 27 février 2021, mis à jour le 27 février 2021

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