Covid-19 : un second confinement national pour sauver les hôpitaux
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Depuis plusieurs jours désormais, un consensus général du corps médical du pays préconise vivement la mise en place d’un second lockdown national et total, de 6 à 8 semaines.
En effet, alors que la situation dans les hôpitaux de la Péninsule dégénère jour après jour, voici quelques chiffres qui témoignent de l’urgence dénoncée tant par les infirmières que les médecins et anesthésistes : ce dernier mois, l’Italie déplore plus de 10 000 morts ; la moyenne du nombre d’hospitalisations par jour est de 1000 personnes ; en soins intensifs, les professionnels de santé observent une hausse de 115 patients par jour, signifiant que d’ici un mois, la limite des 5000 patients dans ces services sera dépassée ; toujours en soins intensifs, une multiplication par deux des hospitalisations et du nombre de patients est attendue dès la semaine prochaine si la tendance ne s’inverse pas, tout en sachant que les potentiels bénéfices des dernières mesures prises par le plus récent décret ministériel ne seront pas visibles avant encore une bonne semaine, comme l’a déclaré le président de l’Association des Réanimateurs hospitaliers anesthésistes (AAROI), Alessandro Vergallo.
En début de semaine, le président de la Fédération Nationale des Ordres des Médecins, Filippo Anelli, a tiré la sonnette d’alarme en prévision d’une situation épidémique de COVID-19 dite « dramatique » face à laquelle le système de santé italien ne pourra pas faire face. On comptait, au 13 novembre, 3230 patients en soins intensifs, 40 902 nouveaux cas positifs en 24h et 550 nouveaux décès. D’après lui, si rien ne change, l’Italie devra assumer un nombre de morts colossal, soit plus de 10 000 décès face au tsunami qu’est la seconde vague.
Carlo Palermo, secrétaire national d'Anaao Assomed – syndicat des médecins hospitaliers –, lance lui aussi un appel à un confinement de 6 à 8 semaines. Selon lui, les hôpitaux étaient « mieux lotis » en mars avec le lockdown que maintenant, sûr que « si nous continuons dans cette voie, il est facile de prévoir qu'il faudra faire une certaine sélection entre ceux qui peuvent être intubés et ceux qui ne le peuvent pas. Nous reviendrons à la médecine de guerre ».
En parallèle, les soignants soulignent que les patients souffrant d’autres maladies que de la COVID-19 doivent absolument pouvoir accéder à des chirurgies ou chimiothérapies, choses que les hôpitaux risqueraient de ne plus être en mesure de fournir dans la conjoncture actuelle.
Également, de Milan à Naples en passant par la Ligurie, Sassari en Sardaigne, la Sicile, les Pouilles et la Toscane, la nécessité de recruter rapidement des médecins et des infirmières se fait de plus en plus prégnante. À Naples, le nombre de personnels soignants infectés est devenu extrêmement préoccupant.
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