

Le Musée Napoléonien se situe au rez-de-chaussée du Palais Primoli ; il appartenait à la famille Godefroy puis à la famille Filonardi entre le XVIe et le XVIIIe siècles, jusqu’à ce que le comte Louis Primoli en fasse l’acquisition vers 1828. Joseph Primoli (fils de Pietro Primoli et de Charlotte Bonaparte), qui hérita du palais en 1901, y fit faire d’importantes rénovations et offrit le rez-de-chaussée en 1927 là la ville pour héberger les collections napoléoniennes.
On y découvre surtout un grand nombre de portraits des frères et sœurs de Napoléon et de l’Empereur des français lui-même ; certains sont des commandes privées dont les noms des auteurs nous sont inconnus. La galerie a fait le choix de subdiviser ses collections en plusieurs sections historiques : la période napoléonienne, qui recense des tableaux, des bustes ; une seconde partie présente les œuvres datant de la chute de Napoléon à la montée de Napoléon III ; enfin, une dernière division est consacrée au Second Empire.
Mais le Palais abrite également la Fondation Primoli et sa bibliothèque, composée de plus de trente mille volumes de littérature, d'histoire et d'art.
Quelques faits historiques
Tous les chemins mènent à Rome, dit-on, mais ceux de Napoléon offrent un peu plus de contrastes, ne nous en étonnons pas : l’homme a un emploi du temps chargé, car son ambition semble, a posteriori en tout cas, avoir été sans limites. En effet, sorti victorieux de la Campagne d’Italie (sans faire halte dans la ville éternelle), le jeune Bonaparte contraint les États Pontificaux à se plier à la paix de Tolentino, à reconnaître la République Française et à accepter Joseph, frère aîné de Napoléon, comme ambassadeur.
Un peu plus tard, Napoléon et la vie romaine se croisent à nouveau de manière plus galante et frivole, lorsque sa sœur Pauline Bonaparte, désormais veuve et de mœurs un peu trop libres selon les dires, se marie avec Camille Borghèse, riche prince hériter. La famille Bonaparte est alors liée à la ville de Rome à tout jamais.
Alors qu’il est Empereur, Napoléon s’intéresse de nouveau à Rome, en entrant dans un jeu que l’Europe a connu sous toutes ses formes : la couronne et la mitre. En plus d’être sacré, les empereurs qui peuplèrent l’histoire de l’Europe cherchaient à se faire légitimer par le Pape (à l’image des empereurs germaniques ou certains rois carolingiens).
Le vainqueur d’Austerlitz, lui aussi, envisage cette obédience qui ferait de lui le maître véritable de l’Europe ; c’est ainsi que le Pape se rend dans l’une de ses résidences pour le rencontrer.
Malheureusement, et comme nous l’avons rappelé plus haut, Napoléon ne verra jamais Rome, et malgré la recherche d’un accord, l’homme qui souhaite renier son passé lié à la révolution ne réussit pas à se réconcilier totalement avec l’Église. Les forces papales reprennent Rome en 1814, alors que l’Europe se soulève face à Napoléon.
Ce Musée est un bel et succinct témoignage de l’élévation stupéfiante à laquelle accède, en peu de temps, la famille Bonaparte ; et permet de jeter un œil sur une collection personnelle (livres et croquis), ainsi que sur des bustes, du mobilier, quelques armes et des portraits.
Informations pratiques
Museo Napoleonico Piazza di Ponte Umberto I
Tarif : gratuit depuis le 27 août 2014
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
