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Etudiants français à Rome : entre incompréhension et résilience

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Écrit par Jean-Bastien Payet
Publié le 16 mars 2020, mis à jour le 16 mars 2020

L’Italie subit désormais depuis plusieurs semaines de plein fouet l’épidémie du COVID-19, et depuis quelques jours Rome se retrouve dans une situation de quarantaine pour l'intégralité de la ville. Comment cette situation est-elle vécue par les Français en Erasmus à Rome ? En effet, c’est pour la plupart, une première expérience hors de la France, qui se retrouve face à une situation inédite.

Une gestion universitaire différenciée

Le premier point important à noter pour comprendre la situation dans laquelle peuvent se retrouver les étudiants français à Rome, est qu’il n’y a pas de consignes globales pour les Erasmus : ce sont les écoles et universités qui décident de leurs actions. Ainsi, les étudiants de Sciences Po Paris se voient proposer plusieurs solutions : suivre les cours en ligne à Rome ; faire un mémoire ou encore faire un stage en France pour valider leur semestre. Pour d’autres établissements français, l’accompagnement ne fut qu’un e-mail de consignes sanitaires, et parfois même, aucun e-mail à l’attention des étudiants en échange.s.

De même, on retrouve une disparité à Rome, entre les étudiants de la LUISS, qui disposent de cours en ligne et d’informations concernant la situation (via l’administration, mais aussi via l’ESN, l’association pour les Erasmus). A l’inverse, à la Sapienza, rien n’est mis en place au niveau des cours en ligne et surtout rien n’est communiqué aux étudiants en échange selon quatre témoignages.

Un ressenti mitigé

Au niveau du ressenti des étudiants présents, on peut voir plusieurs attitudes face aux problèmes actuels. Bien évidemment, un petit sentiment de panique à commencé à se faire sentir lors de la promulgation de la quarantaine : le sentiment d’être pris au piège, de ne pas savoir quoi faire sur le moment. L’ambiance dans la ville est qui plus est morose. Personne dans les rues, et ce, même avant la quarantaine, parfois des files d’attentes pour rentrer dans les supermarchés : l’ambiance est désormais loin de l’habituel bouillonnement de la capitale Italienne.

On retrouve des étudiants qui ont décidé de rentrer immédiatement. Une étudiante était partie une semaine plus tôt, elle ne sait donc pas si elle pourra rentrer sur le territoire, et d’autres ont pris l’avion au lendemain de l'annonce de quarantaine. Pour ces étudiants, le danger et le risque sont trop forts, et rester à Rome n’est plus utile.

Pour beaucoup d’autres, le choix fut de rester à Rome et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l'un des raisonnements est que la France fait déjà face à énormément de cas, et que si cela empire, elle sera au niveau de l’Italie dans quelques semaines. Aussi, le réseau Erasmus n’est fait que de jeunes, la plupart évoque le fait qu’il préfère, dans le cas d’une contamination, n’avoir été en présence que de jeunes qui sont moins sujets à des complications face au virus, plutôt que de rentrer dans leurs familles, et éventuellement les contaminer. Ces deux raisons sanitaires s’associent avec des raisons plus sentimentales et morales : l’espoir que tout rentre dans l’ordre et de pouvoir finir son Erasmus ; et la volonté de ne pas terminer si tôt cette année si spéciale. Alors, si le sentiment de frustration est bien présent (les étudiants annulent leurs plans de voyages en Italie, les visites de leurs amis, ou encore les sorties dans la ville), un système D se met en place...

Système D : voir le bon-côté

Mais pour la plupart des étudiants, aucune intention de se résigner ! Un groupe d’amis, toutes étudiantes en échange, se sont retrouvées pour faire une coloc temporaire en absence des locataires italiens, afin de pouvoir passer à travers cette période sans être trop seules. Objectif ? S’occuper ! Lire des bouquins, réviser ou apprendre son italien, regarder des films que l’on doit voir depuis une éternité, découvrir de nouveaux artistes. Tout pour que le moral ne soit pas trop attaqué. Une étudiante confie même que c’est le moment de prendre le temps de faire ce qu’on n’a jamais le temps de faire.

Alors dans ces temps qui sont difficiles à gérer et où l’on peut vite cédez à la peur, s’activer et s’occuper semble encore le meilleur moyen d’y échapper !

jean bastien payet
Publié le 16 mars 2020, mis à jour le 16 mars 2020

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