Sole, gelato et pasta? Malgré un environnement plutôt plaisant, la recherche d'un emploi à Rome ressemble parfois à un parcours du combattant. Car les indicateurs du marché du travail ne sont pas vraiment au beau fixe? Mais, avec persévérance et souplesse, ainsi qu'une bonne connaissance des spécificités du marché romain, il est possible d'y travailler !
Un marché du travail bien spécifique
Rome n'est qu'à quelques encablures de la France? Pourtant, le marché du travail y est bien différent. Car il cumule une double spécificité: c'est l'Italie, et ce n'est pas Milan.
Il faut en effet reconnaître qu'en Italie, on est parfois loin de la dolce vita : pendant plusieurs années, l'Italie a affiché un taux de chômage supérieur à la moyenne de la zone euro, en dépassant notamment 40% chez les jeunes, selon l'ISTAT. La Banca d'Italia note, quant à elle, que le taux de chômage des femmes dans le Lazio a atteint 14% début 2015, chiffre le plus élevé depuis 10 ans.
Beatrice, responsable chez Manpower, analyse la situation romaine : « Les salaires sont très bas, y compris pour des diplômés d'études supérieures. Il n'est pas rare que l'on propose à peine 1 000 euros le mois. Et il y a peu de CDI au sens où vous l'entendez en France ».
En un an et demi de recherches, Valérie, expatriée qui parlait déjà très bien italien en arrivant, souligne qu'elle a vu passer « essentiellement des annonces pour des emplois qui requièrent peu d'expérience » avant de trouver finalement un poste adapté à son profil, « grâce au réseau ».
Le réseau avant tout
Pourtant, il ne faut pas céder au pessimisme, car en étant bien armé, il est possible de travailler à Rome.
Premier prérequis absolu: se mettre à l'italien de manière intensive dès son arrivée pour être opérationnel rapidement, tout en préparant la version italienne de son CV : ce qui implique de le traduire dans un italien sans fautes, mais aussi de l'adapter aux habitudes locales, notamment en donnant son consentement pour l'utilisation de ses données personnelles et en le signant. C'est d'autant plus utile que si l'on pense souvent à se tourner en priorité vers les entreprises françaises, au nombre de 163 dans le Latium selon Invitalia (Agence nationale de promotion des investissements et de développements des entreprises en Italie), c'est probablement une mauvaise cible : à l'heure actuelle, comme on le souligne au service économique de l'Ambassade de France, la plupart de ces entreprises préfère embaucher des italiens.
En revanche, il ne faut pas négliger de s'intéresser aux institutions internationales, bien représentées à Rome (WFP, FAO, IFAD?) : même s'il y a peu d'élus pour énormément de candidatures, elles ont l'avantage de proposer plusieurs manières d'y entrer parmi lesquelles des postes de consultant, adaptés à des expatriés de passage.
Deuxième indispensable : cultiver à tout prix son réseau. Plus qu'ailleurs, il faut se faire connaître. Et le réseau virtuel à la Linkedin ne suffit pas même s'il est obligatoire : il faut se construire un réseau bien réel. Pour y parvenir, dans une ville qu'on connaît à peine, il est utile de s'appuyer sur la Chambre Française de Commerce et d'Industrie en Italie mais aussi sur des associations francophones qui permettent les rencontres professionnelles. C'est notamment la raison d'être de l'association PonteVia! qui, comme l'explique sa Présidente, Karine Tourolle, offre « un soutien aux francophones expatriés qui cherchent un emploi en proposant des laboratoires pour mettre son CV à jour, apprendre à utiliser l'italien dans un contexte professionnel, et rencontrer des professionnels de tous secteurs ». Et qui permet surtout, de se constituer un réseau, sésame pour espérer trouver un travail : « Car ici, on a vraiment besoin d'être introduit par quelqu'un pour pouvoir se voir confier une mission ». Tant et si bien que le recrutement « ne passe quasiment pas par les cabinets de chasseurs de tête? qu'il faut même parfois payer pour obtenir un rendez-vous ! » souligne-t-elle.
Enfin, si l'on ne trouve pas chaussure à son pied, c'est peut-être le moment de songer à lancer son propre projet : car, même si l'on est français, il est possible de bénéficier d'aides, comme celles proposées par la BIC Lazio qui a déjà contribué au développement de plusieurs start-up créées par des Français.
Dernier conseil : c'est maintenant qu'il faut agir? Encouragés par la petite baisse du taux de chômage au mois de mars, passé à 11,4% selon l'ISTAT, on se lance et vite? car, ultime particularité de Rome, entre mi-juin et mi-septembre, la ville fonctionne un peu au ralenti !
In bocca al lupo !
Quelques outils pour chercher du travail à Rome
- Ministère des Affaires étrangères : dossier sur la recherche d'emploi en Italie
- Chambre Française de Commerce et d'Industrie en Italie
- Porta Futuro
- Sites d'offres d'emploi : Monster, Trovalavoro, Infojobs, Job Rapido, Linkedin
- PonteVia ! Prochains RdV pour cultiver son réseau professionnel :
25 mai 2016 : Tavola rotonda e networking : La Cultura, volano di economia e crescita
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23 juin 2016 : AperoConnection
Anne-Sophie Gracieux (Lepetitjournal.com de Rome) - Mardi 17 mai 2016.
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