Comme toute l'Italie, les Romains pleurent le chanteur et poète Franco Califano, mort le 30 mars à l'âge de 74 ans des suites d'une longue maladie. Une file impressionnante d'admirateurs a patienté tout le weekend afin de lui rendre un dernier hommage sur la place du Campidoglio, où une chapelle ardente était ouverte à tous. Parmi les personnalités et amis de la star, son pianiste Enrico Giaretta, qui devait l'accompagner pour une nouvelle tournée en avril, se souvient d'un homme attachant et brillant. "Jusqu'au dernier jour, il n'a pas arrêté de chanter et d'écrire des chansons", a-t-il déclaré à la presse. Une foule immense est attendue ce matin pour lui dire adieu, à la Chiesa degli Artisti sur la Piazza del Popolo, où seront célébrées ses obsèques à 11 heures.
Né en 1938, Franco Califano a marqué l'Italie tant par sa musique que par ses frasques médiatiques. D'abord compositeur, ce supporter inconditionnel de l'Inter Milan a collaboré avec les plus grandes vedettes de son époque, comme Mia Martini (Minuetto), Ornella Vanoni (La musica è finita) ou Peppino di Capri (Un grande amore e niente più). En 1976, il signe son premier succès personnel avec Tutto il resto è noia. Proche de la gauche, cet artiste engagé a ébloui son public l'an passé lors d'un duo avec Simone Cristicchi, en dédiant leur chanson, Stò a cercà lavoro, aux détenus mineurs de la prison de l'île de Nisida (Naples). Libre et insouciant, ce play boy a parfois choqué son époque par ses mœurs légères. Impliqué dans des affaires de drogue dans les années 1970 et 1980, ce romantique à l'italienne, qui a fait de sa vie un roman sulfureux, n'aura jamais caché son amour pour les femmes.
Martin CANGELOSI (www.lepetitjournal.com/rome) - Mardi 2 avril 2013
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