Apres vous avoir fait découvrir mon quartier Ostiense et le quartier Quadraro, aujourd'hui je vous propose de découvrir Tor Marancia un quartier au mille couleurs.
L’un des phénomènes de la révolution culturelle qui préoccupe Rome depuis quelques années est celui du réaménagement urbain des banlieues par le biais du Street Art. Ici, 20 artistes internationaux en 70 jours de travail (entre le 8 janvier et le 27 février 2015), avec 765 litres de peinture et près de 1 000 bombes aérosol, ont créé « Big City Life ». Un projet monumental composé de 22 peintures murales, conçu par 999 Coontemporary, financé par la Fondazione Roma et le Campidoglio et parrainé par le VIII Municipio.
Commençons notre tour Street Art (virtuel) par la première peinture, qui se situe à l’entrée du site : l’oeuvre est de Caratoes, artiste originaire du “vrai Shanghai” qui, après avoir pris connaissance du surnom de ce quartier, n’a pas hésité à réaliser une œuvre murale nommée ‘’Welcome to Shanghai’’, même s’il n’a jamais très bien compris pourquoi une association s’est implantée dans ce quartier. On y voit une femme portant dans sa main l’origami d’une louve...
On continue avec une autre fresque réalisée par un artiste argentin d'origine Italienne, Jaz l'artiste, intitulée "Le poids de l'histoire" :
on peut y voir un combattant argentin qui tient un lutteur italien sur ses épaules, afin de représenter métaphoriquement le lien historique qui unit L'Argentine avec l'Italie, faisant probablement référence aux flux migratoires d'après-guerre.
Sur le bâtiment suivant, se trouve le "Bambino Redeemer" de l'artiste français Seth : cet enfant dont il tire son inspiration et qui est montré en train de gravir une échelle pour regarder vers l'avenir, est Luca. Ce dernier vivait dans le quartier, avant de perdre la vie à cause d'un accident alors qu’il était en train de jouer.
Nous entrons donc en plein cœur du quartier et la première peinture murale que nous rencontrons est celle de Gaia, l'un des artistes de rue les plus influents américains de moins de trente ans. Il peint un mandarin, en souvenir d'un précédent voyage effectué dans le sud de l'Italie, où il rencontrait souvent des gens en train de peler et de manger des mandarines dans la rue. Mais le peuple décida de transformer ce mandarin en une Arancia, symbole du district de Tor Marancia. À côté se trouve un buste inspiré de la statue du Stadio dei Marmi: il s'agit de rappeler l'origine du quartier à l'époque de la période de démolition pour la construction de la Via della Conciliazione de Mussolini, à la suite de laquelle les habitants du Borgo sont venus s’installer ici. Enfin, le poisson rappelle les inondations auxquelles la zone a été soumise. Tout se détaille sur un magnifique ciel bleu de lapis-lazuli, typique de notre pays.
Nous continuons avec l'une de mes fresques préférées du quartier, réalisée par l'artiste Mr Klevra. La Vierge est la "Santa Maria di Shangai", appelée ainsi en souvenir de l'époque où la région était appelée "Capitole de Shanghai" en raison de son inondation "alla marana".
Poursuivons notre escapade avec une fresque "Veni, Vidi, Vinci" des graffeurs français Lek & Sowak. On perçoit d’emblée un clin d’œil à la célèbre devise de César, avec une modification : Vinci au lieu de Vici, il s’agit d’un jeu de mot avec le nom du génie de la Renaissance italienne, Léonard de Vinci.
Juste derrière, se trouve l'œuvre d'Art Noveau du Diamant Romain: "Hic Sunt Adamantes" (= Voici les diamants). Les diamants du titre renvoient à la fois au nom de l'artiste et à l'or brillant de la peinture murale aux rayons du soleil. En outre, ici aussi le dragon chinois fait référence au "Roman de Shanghai".
En continuant cette déambulation, on aperçoit l’œuvre de celui que l’on surnomme « le Picasso de Tor Marancia », réalisée par Reka, un artiste autrichien.
Et pour terminer notre visite, je vous propose de découvrir encore deux fresques. La première est l'oeuvre d'un artiste philippin mais romain d'origine, Jerico.
Ici nous semblons voir au loin, sur un fond bleu, deux doigts qui se touchent presque, en souvenir de la création d'Adam dans la chapelle Sixtine, séparés par une branche en fleurs qui traverse toute la surface picturale:dans ce cas, cependant, ces doigts représentent la "distance homme nature".
Nous finirons notre visite de ce quartier incroyable avec la fresque « I will be » de l'artiste autrichien Van Helten, dont un enfant est à nouveau le protagoniste.
Si vous souhaitez redécouvrir ce quartier en video voici ma dernière video en collaboration avec Anne-Caroline au coeur de la Garbatella et Tor Marancia .