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Le 2 juin : la fête de la République italienne

La République italienneLa République italienne
Écrit par Le Petit Journal de Rome
Publié le 2 juin 2021, mis à jour le 2 juin 2021

Chaque année, le 2 juin a lieu la fête commémorant la naissance de la République italienne. Un 2 Juin qui ne symbolise pas l’aulne d’une révolution, mais un long chemin semé d’embûches.

 

En effet, les idées républicaines en Italie ont mis un certain temps à s’imposer, et bien que l’on puisse estimer que la pensée de la République dans son sens large fut au cours de l’Histoire plus populaire qu’en France par exemple, il eût fallu attendre un essai démocratique prestigieux pour que les volontés d’installer une démocratie au sein d’une Italie unifiée puissent s’imposer. Au cours d’un long dix-neuvième siècle où, surtout au Nord de l’Italie, on complote de la même manière qu’en France pour provoquer une révolte républicaine, et le nom du principal protagoniste est Giuseppe Mazzini (la fin de cette période forme l’arrière-plan d’un livre d’Umberto Eco qui décrit avec art ce moment d’incertitude dans Le cimetière de Prague).

 

Des débuts difficiles pour une République

Celui-ci, comme on le sait, subit par la suite dans ses desseins politiques, la concurrence du Comte de Cavour, qui supplante le risque d’un système républicain, par une habile manœuvre, aidé en cela d’un républicain convaincu, Garibaldi, aventurier rentré de « ses » révolutions en Uruguay. C’est ainsi que l’unité italienne repousse la question de la République au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Entre-temps, les Rois de Savoie s’imposent à la tête d’une monarchie parlementaire. Cependant, les troubles de la guerre redistribuent les cartes et on voit émerger la nécessité d’atteindre le but du parti que fonda Mazzini en 1953 (il partito d’Azzione). Petit à petit, effectivement, par l’action démocratique, le cens du suffrage qui permet de voter à l’élection des députés de la chambre augmente. En 1912, le suffrage universel masculin est instauré. L’arrivée du parti fasciste porte atteinte à l’élan républicain. Si en Italie on peut alors considérer qu’avant la guerre était installée une démocratie libérale, l’après-guerre fut un bel imbroglio en ce qui concerne la question républicaine. En effet, de nombreux membres du parti fasciste étaient en fait, tout comme Mussolini, attachés à nombre d’idées républicaines. Cependant le soutien de Vittorio-Emanuel III étant jugé nécessaire par Mussolini, il se contenta de l’utiliser pour assurer la domination du parti. Courte aventure qui fera même du Roi italien un Empereur, lorsque l’Italie conquit l’Éthiopie et la Somalie autour de 1936 (d’où naîtront certaines des œuvres d’Hugo Pratt qui y fut alors stationné avec son père militaire).

En fait, le parti fasciste se constitua lui-même une République au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, alors que les combats font rage en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. S’installe alors en Italie la RSI (République Sociale Italienne) en septembre 1943. Il est difficile de percevoir s’il s’agit d’une adaptation au contexte politique troublé ou d’une volonté de revenir aux idées Républicaines qui, entre 1919 et 1922, forment les volontés d’une frange du parti fraîchement constitué.

L’idéologie Mazzinienne est partie prenante de l’idéologie fasciste, et c’est pendant la guerre qu’on retrouve finalement cet héritage dans des camps parfois tout à fait opposés. Le parti d’Azzione, républicain et socialiste, toujours vivace à cette époque, aura, lors de la Seconde Guerre mondiale, la part-belle dans la résistance italienne au fascisme puis à l’occupant allemand. Terreau d’où émerge d’ailleurs deux hymnes célèbres à travers le monde : Fischia il vento et Bella Ciao.

 

Un référendum attendu

C’est entre le 2 et 3 Juin 1946 que se tient un référendum au sujet du nouveau régime en Italie, après quelques heurts entre monarchistes et Républicains. Les monarchistes ont profité de l’abdication du Roi en faveur de son fils Umberto II, moins compromis dans l’entente qui avait uni le Royaume aux fascistes et au parti nazi. Ce référendum conserve quelques résultats étonnants. Seule une région constituée en circonscription prit le parti de la Monarchie, la Sardaigne, ancien fief originel de la famille de Savoie. Le Piémont, quant à lui, s’affirme comme la région qui incline le plus vers la constitution d’une République. Cependant, on peut remarquer que les grandes villes constituées elles-mêmes en circonscription furent, au sud de Rome, toutes favorables à la monarchie (Rome y compris, pour un écart de trente mille voix en faveur de la monarchie). A la chambre des députés s’installe le parti qui s’impose comme le populaire en Italie : la Démocratie chrétienne.  

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