Carolina, Mathilde et Aurore témoignent pour la rédaction de leur année d’Erasmus à la Sapienza, une expérience qui, malgré la pandémie, est décrite comme épanouissante et enrichissante : « En venant ici, malgré les restrictions, on apprend énormément : sur nous-même, sur la vie, sur nos capacités à explorer ».
La ville de Rome : un choix évident
Les trois étudiantes n’avaient aucun doute sur leur destination d’échange, Rome était en effet la première de leur liste de vœux, parfois même l’unique, qu’elles avaient demandé. Bien qu’elle ne parlait pas italien, Aurore, étudiante en 3ème année de licence à Sciences Po Paris et en double cursus avec La Sorbonne en philosophie, a sauté le pas et était confiante quant à l’apprentissage d’une nouvelle langue. Elle s’est notamment tournée vers l’Italie afin d’étudier les rapprochements entre la politique française et italienne ainsi que d’approfondir ses connaissances sur le féminisme en Europe.
Carolina, étudiante Espagnole en Ingénierie Industrielle à l’université de Madrid, a également préféré choisir un séjour en Europe en priorité plutôt qu’un échange international. En effet, elle avait eu l’occasion de visiter plusieurs fois la péninsule italienne et Rome : « C’est une ville qui m’a toujours plu, jeune et universitaire, où l’on ne s’ennuie pas. Les italiens sont accueillants et la culture italienne est similaire à celle espagnole ». Une capitale qui a beaucoup à offrir pour ses visiteurs et habitants comme le souligne Mathilde, en dernière année de Licence en Droit Public à Bordeaux : « L’offre culturelle à Rome est très riche, la ville est grande et magnifique, je savais que je ne m’en lasserais pas ».
Des Erasmus « à distance »
Les modalités des cours ont varié au cours de l’année, un enseignement qui s’est déroulé à la fois en présentiel et à distance, des changements dont les élèves Erasmus se doutaient et qui ne les ont pas freinés pour autant. Une alternance qui s’explique de par le nombre de cas de la région et de la zone dans laquelle elle se trouvait catégorisée. Dès lors, Aurore, Mathilde et Carolina ont pu se rendre en cours de septembre jusqu’à fin octobre via la mise en place par l’université d’un système hybride. Cette organisation prévoit que les étudiants puissent se rendre en cours une semaine sur deux, à condition qu’ils réservent leur place et en fonction du nombre de sièges disponibles. Cependant, de novembre jusqu’à la fin du premier semestre, les cours ont été dispensés uniquement à distance. À présent, le système hybride a été remis en place et une partie des examens seront pour le moment garantis et organisés au sein de l’université.
Un retour en amphi qui a rassuré certains, comme c’est le cas de Carolina : « Quand je suis arrivée en Italie je ne maîtrisais pas parfaitement la langue, l’enseignement à distance a rendu la compréhension plus difficile. Il est davantage compliqué d’interrompre le cours et de poser des questions. Tandis que lorsque l’on suit les cours sur place il est plus simple de demander quelque chose à un camarade ou au professeur ». Un avis partagé par Aurore qui a parfois trouvé compliqué de suivre et comprendre l’ensemble des cours : « La barrière de la langue est plus importante lorsque les cours ne sont pas en présentiel. J’ai parfois fait appel à la solidarité des étudiants pour les cours que je ne comprenais pas ». Une distance qui semble donc avoir dans quelques cas rapprochés les étudiants internationaux et italiens entre eux grâce à un élan de solidarité.
Pourtant, bien que les étudiantes aient eu des difficultés à suivre les cours, elles ont rapidement surpassé cet obstacle, comme en témoigne Mathilde : « Après un mois et demi de cours, cela allait déjà beaucoup mieux. Aujourd’hui, je n’ai plus de soucis de compréhension. ». L’unique bémol qu’elles ont toutes partagé est dû aux restrictions sanitaires qui ont eu comme conséquence l’imposition de la modalité à distance des séminaires et cours : « Le constat que je fais, c’est qu’après un an de cours à distance, ma capacité de concentration face à un cours s’est fortement réduite » nous partage Mathilde.
Une expérience de vie
Avoir l’opportunité de pouvoir partir étudier à l’étranger pendant plusieurs mois est le rêve de nombreux étudiants et le programme Erasmus a changé la vie d’un grand nombre. Nonobstant la crise sanitaire que nous traversons, les trois étudiantes ne regrettent pas d’être partie et ont su tirer des points positifs de leur séjour. « Différente, agréable et internationale », voilà comme Carolina résume son expérience lors de ces derniers mois, une dernière année de Master qu’elle a certes vécu de manière diverse, mais qui reste tout de même unique. « C’est une expérience très positive pour tous, car se retrouver seul dans une nouvelle ville face à de nombreuses responsabilités permet de devenir une personne plus mature. » ajoute-elle.
Participer au programme Erasmus est également l’occasion de suivre des cours différents de ceux traditionnellement proposés dans les cursus universitaires respectifs, Mathilde a par exemple profité de cet aspect : « Sur le plan académique, je suis des cours de droit public et d’économie. Les cours m’ont plu parce que ce sont des choses que je n’aurais pas vraiment eu la possibilité d’étudier en France ». Un quotidien nouveau qui a eu un effet sur le plan personnel : « Pendant ces quelques mois, j’ai beaucoup appris sur moi. J’ai découvert des ressources en moi que je ne soupçonnais pas. J’ai le sentiment d’avoir découvert un autre univers à travers le droit italien, les médias italiens, l’art italien et les rencontres ».
Bien que la vie sociale a fortement été impactée par les normes sanitaires, l’étudiante nous raconte que pour autant son année à Rome a été riche sous d’autres formes : « Je ne suis jamais allée autant au musée de toute ma vie puisqu’il y a toujours quelque chose à visiter à Rome ou dans la région. L’offre culturelle est aussi très avantageuse puisque certains musées sont peu chers voire gratuits pour les jeunes et les étudiants ». Un ressenti aussi perçu par Aurore qui explique qu’elle a noué des amitiés autour de café en conversation « mi-italienne, mi-française ». Selon elle, c’est une expérience où l’on découvre et apprend énormément : « En venant ici, malgré les restrictions, on apprend énormément : sur nous-même, sur la vie, sur nos capacités à explorer ».