Chromotherapia, le pouvoir subversif de la photographie couleur à la Villa Médicis
Du 28 février au 9 juin, à la Villa Médicis, l’exposition "Chromotherapia. La photographie couleur qui vous fait" du bien fait sourire et songer sur fond de clichés pops, transgressifs et surréalistes.


Du 28 février au 9 juin, à la villa Médicis, l’exposition "Chromotherapia. La photographie couleur qui vous fait" du bien fait sourire et songer sur fond de clichés pops, transgressifs et surréalistes.
Tour à tour pop, kitsch, surréaliste, drôle, érotique ou baroque, la photographie couleur est, dès ses origines, un appel au fantasme et à l’imaginaire par lequel les artistes s’affranchissent des codes de la photographie à visée documentaire, pour dépeindre un monde vibrant et acidulé. Une approche de la photographie fondamentalement neuve qui vous veut du bien et “vous fait du bien”, comme le suggère le sous-titre de l’exposition Chromotherapia, inaugurée le 28 février à la Villa Médicis.
Dix-neuf artistes (Miles Aldridge, Erwin Blumenfeld, Guy Bourdin, Juno Calypso, Walter Chandoha, Harold Edgerton, Hassan Hajjaj, Hiro, Ouka Leele, Arnold Odermatt, Ruth Ginika Ossai, Martin Parr, Pierre et Gilles, Alex Prager, Adrienne Raquel, Sandy Skoglund, Toiletpaper, William Wegman, Madame Yevonde), du XIXe à nos jours, se partagent l’espace, dialoguant à travers un emploi de couleurs vives, pimpantes, saturées… en un mot, thérapeutiques.

Hommage à la couleur
A la tête de l’exposition CHROMOTHERAPIA, un artiste italien incontournable de la scène contemporaine, Maurizio Cattelan et le directeur de l'Académie de France à Rome (Villa Médicis), par ailleurs, spécialiste de l’image contemporaine et des relations entre art, photographie et cinéma, Sam Stourdzé. Production franco-italienne, résolument internationale dans les choix des photographes qu’elle présente, l’exposition proposée à la Villa Médicis s’organise en sept parties distinctes, dialoguant les unes avec les autres : allant de la genèse de l’emploi de la couleur, au détournement de la figure de la femme fatale, en passant par le bizarre, le porn food, le kitsch et les photographies d’animaux. Dans le parcours, la couleur se déploie comme vecteur narratif et socles de réflexions philosophiques et politiques, bien plus que comme simple outil technique. Véritable hommage à la couleur, l’exposition donne à voir la force vitale et émotionnelle de celle-ci.

Surprenante, l’exposition étonne par sa diversité. Attendrissante, drôle, mignonne, elle met à l’honneur les photos de Walter Chandoha (1920-2019), surnommé “The Cat Photographer” pour ses clichés de ces animaux de compagnie, sur fond saturés et avec un humour certain. Politique, philosophique, engagée, elle propose une subversion des codes et une réinvention de la femme fatale par les travaux de Juno Calypso (1989-), Adrienne Raquel (1990-) et Miles Aldridge (1964-). Transgressive et résolument contemporaine, l’exposition fait dialoguer l’ensemble des œuvres avec des clichés issus de Toiletpaper, magazine co-créé en 2010 par Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari, à la fois précurseur et héritier de cette tradition photographique couleur pop et subversive. Une plongée tout en couleur dans une nouvelle histoire de l’art photographique.
Pauline REGINA
Informations pratiquesFini le9juin
Jusqu'au 9 juin à 19:00
Adresse
Viale della Trinità dei Monti, 1
RM
Rome