Huit pièces de théâtre à voir à Rome en avril

Ferdinando | Teatro India
Proposé au Teatro India, Ferdinando est le deuxième chef-d’œuvre du dramaturge napolitain Annibale Ruccello (1956-1986) qu’Arturo Cirillo met en scène. Dans cette pièce, le spectateur est plongé en août 1870, dans la villa d’une baronne hypocondriaque, Donna Clotilde, rendue “malade” par la récente unification italienne. A son chevet, une pauvre cousine, Gesualda, lui tient compagnie, déplorant sa vie de jeune fille, tout en entretenant une liaison secrète avec un prêtre corrompu et vicieux. Le quotidien monotone des deux femmes va être bouleversé par l’arrivée d’un lointain neveu de la baronne, le mystérieux Ferdinando. Entre mensonges, tromperies, vieilles rancunes et passions secrètes, la pièce oscille entre drame et comédie, signant un hommage à la grande tradition de théâtre napolitaine.
Teatro India - Lungotevere Vittorio Gassman, 1
Du 1er au 6 avril

Moby Dick | Teatro Quirino
Adaptation de la tragédie shakespearienne d’Herman Melville, Moby Dick est mis en scène par Guglielmo Ferro. Sur les planches du Teatro Quirino, le Pequod, navire maudit où la rédemption n’a pas droit de cité, prend vie. Deux alters egos, une image et son reflets se font face : Achab, le capitaine avide de vengeance, lancé dans une quête obsessionnelle contre la baleine blanche Moby Dick, et Starbuck, voix de la prudence et de la sagesse, partie immergée de la conscience du protagoniste. L'interprétation de Moni Ovadia donne corps au drame ultime qui se joue, pour tous les personnages embarqués à bord du Pequod.
Teatro Quirino - Via delle Vergini, 7
Du 1er au 13 avril

L’anatra all’arancia | Teatro Ambra Jovinelli
Dans ce feuilleton classique signé William Douglas Home, un couple se découvre peu à peu, au cours d’une soirée aux allures de partie d’échec. Avec esprit, mesquinerie et humour, la pièce fait évoluer ses personnages, de révélations en révélations entre amour et tromperies. Mis en scène par Claudio Greg Gregori, avec Ruben Rigillo et Beatrice Schiaffino dans les rôles principaux, L’anatra all’arancia invite le spectateur à une joyeuse comédie de mœurs où les plaisanteries fusent.
L’Ambra Jovinelli - Via Guglielmo Pepe, 43/47
Du 2 au 13 avril

Ho paura torero | Teatro Argentina
Après son grand succès au Piccolo Teatro de Milan, la pièce Ho paura torero arrive à Rome, sur les planches de l’historique Teatro Argentina. Porté sur scène par Claudio Longhi, la pièce est une adaptation d’un texte du célèbre écrivain chilien, Pedro Lemebel, icône queer et connu comme l’un des plus fervents critiques de la dictature de Pinochet. Dans ce drame où le rêve, l’éros et le voyage fantastique rencontrent la violence du quotidien, l’histoire et la politique, quatre personnages évoluent dans le Santiago fiévreux de 1986. Un travesti passionné, un étudiant militant, le Général Pinochet et sa fidèle doña Lucia valsent avec leur destin, dans une pièce à la tension palpable, entre ironie, subversion et émotion.
Teatro Argentina - Largo di Torre Argentina, 52
Du 3 au 17 avril

Rappresaglie | Teatro Manzoni
Dans cette tragi-comédie signée Eric Assous et mise en scène par Silvio Giordani, Franco et Rosaria se retrouvent seuls dans leur chambre d’hôtel après la soirée de mariage de leur fille. Rosaria reproche à son mari de l’avoir négligée tout au long de la soirée, au profit d’une jeune blonde que personne ne semble connaître. De trahisons en représailles, l’intrigue met en scène de nombreux rebondissements, bons mots et plaisanteries, interrogeant la vie de couple avec humour et finesse.
Teatro Manzoni - Via Monte Zebio, 14/C
Du 3 au 20 avril

Con il vostro irridente silenzio | Teatro Vascello
Après l’adaptation théâtrale des textes de Carlo Emilio Gadda et de Pier Paolo Pasolini, c’est aux écrits d’Aldo Moro que le metteur en scène Fabrizio Gifuni s’intéresse. Célèbre homme politique italien, Aldo Moro est enlevé et détenu pendant 55 jours par les Brigades Rouges, avant d’être assassiné, en mai 1978. Au cours de sa détention, il produit une quantité impressionnante de textes : testaments, lettres, réflexions, journaux… Ces écrits, longtemps critiqués, parfois moqués, aujourd’hui quelque peu oubliés, prennent vie sur les planches du Teatro Vascello. Par cette interprétation, Fabrizio Gifuni dresse le portrait d’un homme tout en écrivant l’Histoire italienne, entre douleur, obstination et grande justesse.
Teatro Vascello - Via Giacinto Carini, 78
Du 11 au 13 avril

Salveremo il mondo prima dell’alba | Teatro Vascello
Écrite et mise en scène par Gabriele Di Luca, Salveremo il mondo prima dell’alba est une fable contemporaine sur l’aliénation de l’homme moderne. Métaphore d’un monde où l’humanité et les sentiments nobles ont cédé la place à la marchandisation et aux propagandes commerciales et électorales, la pièce met en scène les patients d’une luxueuse clinique de réhabilitation, située dans l’espace, et dans laquelle les visiteurs viennent faire part de leurs addictions contemporaines, symbole d’une génération égarée. Peinture ironique, touchante et criante de vérité, la pièce dresse le portrait sans concession de notre époque.
Teatro Vascello - Via Giacinto Carini, 78
Du 15 au 19 avril

Premiata pasticceria bellavista | Sala Umberto
Adaptation du livre de Vincenzo Salemme, Premiata Pasticceria Bellavista est porté sur les planches par la mise en scène Giuseppe Miale di Mauro. Selon les mots de ce dernier, la pièce “raconte la différence entre regarder voir. Une histoire d’aveuglement, d’hommes et de femmes incapables de voir la vie qui les entoure”. Porté par la jeune Compagnia Nest, déjà connue pour avoir joué Shakespeare et Pirandello, ce classique de la dramaturgie contemporaine italienne dresse, avec humour, l’itinéraire d’une famille à la tête d’une pâtisserie napolitaine, entre méfiance, amours secrètes et questions d’héritage.
Sala Umberto - Via della Mercede, 50
Du 23 au 27 avril