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Saint François, éminence poétique entre la France et l’Italie

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Écrit par Le Petit Journal de Rome
Publié le 9 octobre 2020, mis à jour le 9 octobre 2020

Le Petit Journal a assisté au premier événement dans la Libreria Stendhal depuis le confinement. L’on a ainsi eu l’occasion de rencontrer Brigitte Oitrenaud-Lamesi, autrice du livre Imaginaires et Pauvreté. François d'Assise dans la création contemporaine. À partir des questions de Giuseppe Buffon (Pontificia Università Antonionum à Rome), on a pu en apprendre davantage sur l’œuvre et les intentions de l’autrice.

Rien ne la prédestinait à écrire sur Saint François d’Assise, mais à force de s’intéresser au courant paupériste (arte pauvera), très actif notamment à Turin, et au détour de rencontres, elle s’est demandé pourquoi on pouvait retrouver une forme de fascination pour ce personnage depuis une douzaine d’années. Elle a ainsi découvert une cohorte d’écrivains, d’artistes, de contemporains qui avaient nourri leurs créations de François d’Assise, ce qui a été une source d’étonnement pour Brigitte Oitrenaud-Lamesi.

Elle a essayé de montrer comment Dario Fo ou Umberto Eco (dans Le Nom de la Rose notamment) s’emparent de cette figure d’homme qui prêche la vie ascétique et la pauvreté mais ne dit pas non au rire. Pour Dario Fo, François est une sorte d’autre soi-même, une sorte d’alter ego car il renvoit quelque chose de fort. « C’est le cœur qui parle et c’est ce que je vous montre. Quand je monte sur scène, je suis François » dit-il. Umberto Eco quant à lui cherche chez François sa propre fascination pour le Moyen Âge. Ce qui l’intéresse, c’est de confronter les questions de l’église à la question du rire.

L’autrice a enfin mis en avant que François d’Assise peut encore être une source d’inspiration aujourd’hui. Dans une société du boom économique italien, où l’on va vers la consommation effrénée, on va résister par l’art (art conceptuel militant) : François sera alors un modèle très fort. On va résister par des actions ou un art pauvre, en utilisant des matériaux pauvres. Mais il existe aussi des artistes et penseurs qui ne se revendiquent pas d’une pensée franciscaine, mais qui peuvent être des exemples de création à l’image de Gilles Clément (Une histoire des jardins), qui a forgé le concept de tiers paysage et la notion de déprise

Ainsi, Brigitte Oitrenaud-Lamesi cherche à définir à travers les contextes de réceptions contemporains, l’inspiration. Une inspiration qui est un processus de création, où de récepteur le saint est devenu créateur, créateur de cette même inspiration qui jaillit dans l’art à la vue ou à la modification du monde.

Félicitations à la librairie pour cette inauguration des présentations de l’année qui augure encore de belles soirées.

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Publié le 9 octobre 2020, mis à jour le 9 octobre 2020

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