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COMMUNAUTE - Sandro Joyeux, musicien sans frontières

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Entre France, Afrique et Italie le c?ur de Sandro Joyeux balance. Alternant les concerts entre la France avec son groupe les 100 Dromadaires et l'Italie, il chante l'Afrique depuis plusieurs années. Retour sur le parcours d'un franco-italien qui n'a pas fini de faire parler de lui

"La musique je suis tombé dedans quand j'étais petit"
Pour Sandro, la musique c'est quelque chose de naturel, et il en a toujours fait. Enfant, il chantait dans les ch?urs de la maîtrise de Radio France "jusqu'à ce que ma voix mue" nous confie-t-il. Son répertoire musical s'étendait alors du chant grégorien à la variété française. A 10 ans, il commence à jouer de la guitare. "La guitare pour moi c'est un peu comme une prothèse, un organe supplémentaire. C'est tellement ancré en moi depuis si longtemps, je n'imagine pas m'arrêter de jouer". Après le chant, il joue pendant quelques années dans un groupe de Reggae et enchaîne sur les voyages. Le résultat de ce parcours est un bon mélange d'inspirations et d'influences musicales.

Avec ses voyages Sandro s'est passionné pour l'Afrique. Parmi les artistes qui l'ont influencé il y a eu les chanteurs qui ont bercé son enfance comme les Américains Simon et Garfunkel. Mais aujourd'hui ses influences musicales viennent du Sud, de l'Afrique noire. C'est Youssou N'dour, Manu Djibango ou encore Fela Kuti. Et quand on lui demande quelles sont ses chansons préférées, il répond qu'il chante en permanence les chansons maliennes de Boubacar Traoré et les chansons nigériennes de Fela Kuti (qui a chanté Water no get enemy en 1973 et Shakara).

Sa carrière est une histoire de passion, l'amour de la musique qui l'a poussé à persévérer quand les temps étaient durs, pendant les "gros moments de galère" comme il les appelle. "C'est aussi ce qui te forme, parce que quand tu as faim tu vas jouer dans le métro ou devant les terrasses des cafés". Aujourd'hui, il nous dit avec un sourire sur les lèvres que cela fait sept ans qu'il n'a pas eu besoin de gagner de l'argent autrement qu'en jouant de la guitare et chantant.

Une vie de voyages, d'expériences et de rencontres
Sa carrière musicale s'est construite grâce à des voyages, à ses rencontres avec les autres cultures. Il est allé au Mali, au Maroc, en Turquie ou encore à New York et à chaque fois ce fut l'occasion d'une nouvelle expérience musicale. A New York par exemple, il se rappelle être tombé par hasard sur une Jam africaine dans le quartier de Harlem "c'était génial, je suis entré dans le bar où ils étaient, et j'ai commencé à chanter avec eux". En 2005, Sandro part un mois au Mali pour voir un chanteur dont il avait écouté le disque. Il le rencontre et joue pour lui ses chansons. Ce chanteur lui  permet de rencontrer d'autres musiciens et Sandro est embauché dans un groupe avec lequel il fait 13 concerts à Bamako. Puis au Maroc, Sandro assiste à des scènes de transe avec les Gnawas. Autant d'expériences qui ont formé l'artiste.

Si Sandro a commencé à jouer en Italie, c'est tout naturellement parce que son père y habite. Il a ainsi commencé par se produire à Florence et dans ses environs. Puis il a rencontré son manager et depuis il se produit régulièrement à Rome et Naples. Sa carrière italienne est en plein essor. Il est l'objet d'un documentaire qui devrait sortir prochainement. Il a également réalisé une tournée dans le sud de l'Italie l'été dernier. "On est parti de Calabre, on est passé dans les Pouilles avant de revenir en Calabre. On a fait 17 concerts en un mois en alternant scènes énormes et petites paillotes de plage. Le public nous a très bien accueilli. C'est de la musique festive, qui donne envie de danser et les Italiens aiment ça. La musique africaine rencontre pas mal de succès ici car les Italiens aiment bien écouter de la musique différente de celle qui passe à la radio ou en discothèque habituellement".
A travers ses voyages et ses concerts, Sandro a rencontré beaucoup d'artistes avec qui il aime collaborer. C'est le cas par exemple du Sénégalais Madya Diebate (neveux de Toumani Diebate) un joueur de Kora avec qui Sandro a monté un projet de musique traditionnelle d'Afrique de l'Ouest. Pour ses concerts, Sandro s'entoure très souvent des musiciens qu'il admire et qu'il a rencontrés lors de ses voyages musicaux.

Sandro n'a pas fini de chanter
A 33 ans, Sandro Joyeux a déjà derrière lui une belle carrière. Fort de ses deux formations musicales 100 Dromadaires en France (Lille) et Sandro Joyeux en Italie, il a déjà fait la première partie des concerts de grands noms de la musique comme Omar Sosa, Seun Kuti et Steel Pulse en 2009 et de Petra Magoni en 2010. (live Sandro à l'Angelo Mai chanson: Sur les rives)

Quand il joue en France, il est accompagné par un Malien au Djembé, un flutiste, un guitariste et un bassiste tous trois originaires de Lille. Quand il vient en Italie, la formation musicale est composée d'un bassiste, d'un guitariste et d'un percussionniste. Et parfois, il lui arrive de mélanger les deux formations comme ce sera le cas pour ses prochains concerts des 10 et 11 mars.

Le 10 mars 2011, il se produira à l'Angelo Mai. Pour l'occasion, la formation française 100 Dromadaires le rejoint ainsi que de nombreux artistes de la scène romaine. Le 11 mars 2011, il jouera au Centre Saint Louis des Français à Rome, dans le cadre du mois de l'Afrique. Et le 12 mars, il sera à Naples à l'Arenile.

Un emploi du temps chargé pour le Français qui n'est pas prêt de s'alléger. Sandro à des projets plein la tête comme celui de sortir un disque avant le début de l'été. Sandro Joyeux est un artiste qui mélange les cultures entre France, Italie, Afrique, reggae et musique traditionnelle africaine. Un pot pourri culturel qui fait son succès, succès qu'on lui souhaite toujours plus grand.

Elise BONNARDEL (www.lepetitjournal.com / Rome) mercredi 9 mars 2011

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Publié le 9 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012
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