Édition internationale

TATOUAGE #3 - Interview d'Alex De Pase, icône italienne du tatouage

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 26 juillet 2017

En mai dernier se déroulait la 18ème édition du salon international du tatouage, à Rome. Parmi les 396 stands exposés au public, le stand d'Alex De Pase, artiste du tatouage italien, a attiré une foule énorme. Élu comme l'un des dix meilleurs tatoueurs au monde par la revue américaine « Tattoo », lepetitjournal.com est allé à sa rencontre. 

Alex de Pase - Crédit photo : sky.it

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous dire quels sont les motifs à la mode en Italie?

Alex De Pase : Je dirais qu'il n'y a pas vraiment de mode. Tout se fait désormais donc cela dépend du style. C'est quelque chose de très subjectif : une personne peut adorer les tatouages réalistes tandis qu'une autre préférera les tatouages de style japonais. Mais je pense qu'en Italie, ce qui marche le mieux, ce sont les tatouages réalistes. C'est un style particulier qui reproduit les formes et les couleurs du réel. Et c'est très en vogue.

Le tatouage touche désormais toute la société : peut-on dire qu'il a évolué?

Je dirais qu'il y a une évolution positive depuis environ 10 ans, notamment grâce aux améliorations techniques et matérielles. Quand j'ai commencé le tatouage, à la fin des années 80', les tatoueurs devaient savoir faire tout type de tatouage. Aujourd'hui, chacun peut se consacrer à son propre style. De ce fait, je trouve que l'on tatoue de mieux en mieux. La discipline s'est démocratisée.

Avez-vous déjà refusé de faire un tatouage?

Clairement, oui. Je suis spécialisé dans les tatouages que l'on appelle réalistes. À partir de là, tout ce qui ne touche pas vraiment à mon style, je préfère le refuser. Un tatouage, c'est quelque chose que l'on garde à vie. Donc si je ne me sens pas capable de réaliser le travail, je ne le fais pas.

Un Master international de tatouage artistique a vu le jour sous votre direction. Pouvez-vous nous en dire plus?

C'est la première fois en Italie que l'Académie des beaux-arts met en ?uvre une formation dédiée aux tatoueurs. C'est un Master non-universitaire, sur trois années, qui va permettre d'ouvrir le monde du tatouage à ceux qui désirent apprendre. Il y a une partie théorique, sur l'histoire de l'art, la dermatologie ou le marketing par exemple. Et une seconde partie plus pratique qui est élaborée en laboratoire. Le parcours est assez sélectif mais devrait permettre de répondre aux exigences de la profession. Deux antennes sont désormais ouvertes, une à Udine et la seconde à Rome, où je donne quelques cours.

Avez-vous déjà tatoué des personnes « âgées »?

Oui, bien sûr. La difficulté pour le tatoueur est de s'adapter à la peau. Il faut faire attention et prendre quelques précautions. Mais, en Italie, ce n'est pas rarissime de voir des personnes âgées désireuses de se faire tatouer.

Quelles sont les tatouages les plus douloureux?

C'est très subjectif. En soi, le tatouage est généralement assez douloureux, assez pénible à subir. Mais il y a des parties du corps plus sensibles que d'autres, comme le cou ou le dos par exemple.

Au cours de votre carrière, quelle a été la demande la plus étrange?

La demande la plus étrange? (rires). Une fois, quelqu'un est venu me voir au salon et m'a demandé de lui tatouer mon portrait. Je me suis senti touché mais c'était quand même assez étrange. L'auto-portrait, c'est un exercice difficile. Mais à la fin, j'étais quand même content du résultat.

 

Biographie : Alex de Pase est né en 1975, à Grado. Il commence à tatouer très jeune, dès l'âge de 14 ans. Amoureux de l'art en général, il apporte dans le tatouage diverses techniques tirées de l'image, de l'aérographie et d'autres milieux artistiques. Après plus de 20 ans de carrière, il est considéré comme l'un des meilleurs tatoueurs réalistes du monde. Il a notamment fondé la « World Wide Tattoo Conference », unique conférence mondiale sur le tatouage qui s'expatrie entre autre à Boston, Londres, Chicago, Rome ou Venise. Le magazine « Rebel Ink » l'a placé dans la liste des 25 artistes les plus demandés du moment.  

crédit photo : Anne Rémond

Retrouvez nos deux premiers articles de la série : 

TATOUAGE #1 - Un phénomène de société en Italie

TATOUAGE #2 - Plongée au salon du tatouage romain

Valentin Basso (lepetitjournal.com de Rome) - Vendredi 28 juillet 2017.

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Publié le 27 juillet 2017, mis à jour le 26 juillet 2017
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