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Accord signé avec Just Eat : les livreurs deviennent des salariés

Livreur Just Eat en Italie qui est désormais un salarié Livreur Just Eat en Italie qui est désormais un salarié
Gazetta di Milano
Écrit par Roxane Garoscio
Publié le 7 avril 2021, mis à jour le 22 avril 2021

Le premier accord syndical a été signé ce lundi 29 mars entre Just Eat Take Away Express et les partenaires sociaux. Dès à présent, les livreurs faisant partie du groupe auront des contrats réglementés et deviendront donc des employés ayant recours à des avantages et à une couverture sociale. Une nouvelle qui, pourtant, divise ceux exerçant le métier, d’une part certains clament un premier pas vers une reconnaissance des conditions de travail, d’autre part d’autres requièrent de rester indépendants.

 

Des contrats et une protection sociale pour les livreurs

 

La nouvelle est officielle, les livreurs exerçant auprès de Just Eat ne travaillent plus à leur compte mais seront bel et bien employés par l’entreprise. Des contrats garantissant un salaire de base (qui ne sera plus lié au nombre de livraisons), une indemnité de départ, des congés payés, la rémunération des heures supplémentaires et le remboursement des frais d’utilisation du propre véhicule. De plus, ces contrats promettront également l’accès à une sécurité sociale, à un complément de salaire en cas d’arrêt maladie ou d’accident et à la possibilité de prendre un congé de maternité ou de paternité. Près de 500 travailleurs indépendants sont concernés par cet accord, des mesures permettant de garantir une réglementation équitable et une stabilité financière pour les futurs salariés, puisqu’ils ne seront plus payés en fonction de leur performance.

 

Marino Masucci, secrétaire général du Fit-Cisl de la région du Lazio, a salué et commenté cette avancé :

 

« Quelque chose d'important est en marche en ce qui concerne le capitalisme dit numérique et le travail sur les plateformes. Les livreurs embauchés par Just Eat se verront enfin garantir la protection d'un employé. Maintenant, il est important qu'une alliance vertueuse entre les travailleurs et les clients des plates-formes soit consolidée et que la consommation critique se propage plus que jamais. Nous devons continuer ainsi pour que l'activité des personnes qui luttent souvent incroyablement pour subvenir aux besoins de leur famille ne soit pas considérée comme un travail, et pour que l'union entre consommateurs et travailleurs soit plus forte que jamais »

 

De même, les syndicats Cgil, Cisl et Uil, ont exprimés leur espoir de voir d’autres améliorations dans la branche :

 

« Nous sommes convaincus que cela peut aider à indiquer une manière de réguler le secteur. Nous espérons que les autres plateformes suivront le modèle de subordination défini aujourd'hui pour créer une situation d'égalité des conditions. Il n'est pas nécessaire d’inventer quoi que ce soit, les règles et les contrats nationaux existent déjà. Il est important de continuer à travailler ensemble pour poursuivre une idée de croissance et de développement qui sait garder la production, la qualité et le bon emploi, le profit et la sécurité ensemble, tout cela en mettant les valeur de la personne de retour au centre, dans un contexte de relations syndicales participatives, marqué par le dialogue. »

 

Un nouveau statut qui ne met ne pas tout le monde d’accord

 

Cependant, parmi les livreurs on trouve ceux qui ne sont pas satisfaits par ce changement de statut. En effet, plusieurs d’entre eux ont manifesté sous le Palais Montecitorio, exprimant leur mécontentement et leur volonté de travailler à leur compte. Ces derniers reprochent aux futurs contrats un taux salarial très bas et ne leur permettant pas de survivre. Le syndicat Ugl Rider était aussi présent au cours de cette manifestation où, le secrétaire national, Vincent Abbrescia, a notamment déclaré :

 

« Nous sommes face à un accord qui est en faveur de quelques-uns mais au détriment de beaucoup. Je fais référence aux livreurs qui veulent avoir la liberté de choisir quand travailler sans être liés à une seule plate-forme, ou obligés de garantir des performances à des heures fixes. Il est clair que si la solution pour les coureurs est de les embaucher quelques heures par semaine, les coureurs auront des salaires de famine. »

Photo profil PJ Roxane
Publié le 7 avril 2021, mis à jour le 22 avril 2021

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