A l'heure où la nouvelle série de Sorrentino , The Young Pope, fait grand bruit et arrive sur nos écrans, lepetitjournal.com de Rome vous propose de voir ou de redécouvrir Youth du même réalisateur : esthétisme toujours, pour une réflexion sur la vieillesse cette fois.
Hum?hum?me voici bien embarrassée ! Je viens de visionner le film de Paolo Sorrentino : « Youth » et j'aurais aimé être aussi dithyrambique que pour « La grande belleza » mais ce n'est pas tout à fait le cas?
Le scénario est vite décrit : Deux vieux amis octogénaires se retrouvent comme chaque année dans un hôtel thermal de luxe dans les alpes Suisses. Fred (Michael Caine) est un compositeur célèbre à la retraite, Mike (Harvey Keitel) un cinéaste préparant son « film-testament »
« Youth », contrairement à son titre, nous parle de la vieillesse, comme « La grande Belleza » nous parlait plus de la laide vanité de ses personnages et de la décadence de Rome que de la beauté.
Vieillesse des corps baignant dans l'eau des piscines de la cure, massés par de jeunes mains expertes, faisant discourir régulièrement les deux amis du bon état de leur prostate respective.
Vieillesse des esprits qui fait oublier jusqu'aux visages des parents, se nourrissant de nostalgie, de doutes, de regrets et de remords.
Si je voulais schématiser le thème de ce film, je dirais qu'il se résume à « ce que l'on a été, ce que l'on est, ce que l'on sera ».
Dans le jardin de cet hôtel, Fred rencontre un jeune acteur, observateur pouvant peut-être personnifier Paolo Sarrentino lui-même, hésitant entre « l'horreur et le désir » et qui choisit le désir. Sans désir, sans création, il n'y a plus de vie. Cette affirmation se confirmera au dénouement du film et fera la différence entre le destin des deux amis.
Bien sûr, l'esthétisme des images est toujours présent; bien sûr, les deux acteurs sont formidables; bien sûr, ce film offre des passages émouvants; bien sûr, il est intéressant jusqu'au bout. Alors, pourquoi je n'arrive pas à être enthousiaste comme pour « La grande belleza »? Peut-être à cause de l'absence de Rome, remplacée ici par la joliesse d'un paysage de montagne serein, immobile où semble t-il, rien ne peut arriver, à l'image des destins de Fred et Mike.
Peut-être aussi parce que sous le vernis d'une mise en scène éblouissante et un peu clinquante, il n'y a pas grand-chose d'autre que des réflexions assez banales sur la vieillesse, le passé et l'avenir.
Ce film a partagé de nombreux critiques, donc allez le voir et faites-vous votre propre opinion : il le mérite.
Louisette Crombet (Lepetitjournal.com de Rome) - Vendredi 4 novembre 2016.
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