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Après des siècles de sommeil, la domus Vigna Guidi ouvre enfin au public

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Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 14 juillet 2022, mis à jour le 14 juillet 2022

Construite dans les quartiers sud de la capitale romaine à l'époque d'Hadrien, la somptueuse habitation antique a enfin ouvert ses portes et dévoilé ses nombreux trésors au public le 23 juin 2022.

 

Un chef d’œuvre archéologique trop longtemps enfoui

Construite au IIe siècle, durant le règne de l’empereur Hadrien, cette somptueuse bâtisse comporte de nombreux trésors tels que des fresques, mosaïques, statues et bains luxueux. Ayant probablement appartenu à de riches marchands romains, la maison fut enfouie dès le début du IIIe siècle lors du colossal chantier ayant donnée naissance aux thermes de Caracalla (aux alentours de 216). Oubliée pendant plus de 1500 ans, cachée sous les bains luxueux, les couches de marbre et de calcaire, la bâtisse ne semblait attendre qu’une occasion pour se dévoiler à nouveau au public.

Au XIXe siècle, alors que les thermes de Caracalla sont devenus des ruines, la bâtisse est redécouverte puis rapidement réenfouie, par précaution. En 1970, les fouilles reprennent enfin et dévoilent un à un les secrets de ce trésor architectural. Haute de deux étages, la luxueuse bâtisse antique était composée d’au minimum deux pièces couvertes d’immenses fresques aux couleurs vives.

Alors que les projets de restauration de ces fresques progressent, des fragments de celles-ci ont été précautionneusement extraits du chantier et exposés au public, ravi. Désormais, il est possible de les admirer lors d’une visite dans les plus imposants thermes de Rome.

Une manifestation du syncrétisme religieux de la Rome antique

La domus Vigna Guidi abrite également une salle de prière étonnante puisque dédiée tant aux divinités romaines qu’égyptiennes. Dans cette salle magnifiquement décorée se font face d’un côté Jupiter, Minerve, Junon et de l’autre Isis, Anubis et Sérapis. Comme l’explique Mirella Serlorenzi, archéologue et directrice des thermes de Caracalla, « La présence de tous ces dieux dans le même environnement témoigne du syncrétisme religieux qui caractérise la Rome antique depuis sa fondation ».

De telles preuves du syncrétisme religieux présent dans la Rome antique avaient déjà été observées à Pompéi, mais c’est la première fois que des vestiges montrent la triade orientale (Sérapis-Isis-Anubis) et la triade capitoline (Jupiter-Junon-Minerve) aussi explicitement représentées dans un environnement domestique sacré. Cette pièce donne des indications supplémentaires sur les mystérieux habitants du lieu. Pour l’instant, tout invite à croire qu’il s’agissait de riches marchants, ayant eu des liens commerciaux avec l’Egypte et ayant donc bénéficié d’une influence religieuse venant de cette région. Cependant, rien n’est sûr et le mystère plane toujours…

Ce trésor peu à peu révélé nous en apprend plus sur la Rome antique et les pratiques religieuses de ses habitants. A voir désormais de ses propres yeux, lors de votre visite des thermes Caracalla !

 

Zora Decoust

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