Les fruits se confirment être la catégorie la plus touchée par la présence de résidus de pesticides, d’après le nouveau rapport « Stop pesticides dans l’assiette 2023 », réalisé par l’association environnementale Legambiente en collaboration avec Alce Nero.
Quelque 6.085 échantillons d’aliments d’origine végétale et animale provenant de l’agriculture biologique et traditionnelle, et issus de 15 régions d’Italie, ont été analysés.
Le premier constat est positif. En effet, le pourcentage d'échantillons dans lesquels des traces de pesticides ont été trouvées dans les limites légales a diminué : 39,21% contre 44,1% l'année dernière. Également, 59,18% des échantillons se sont révélés réguliers et sans résidus, contre 54,8% l’année dernière.
Mais les fruits se confirment être la catégorie la plus touchée par la présence de résidus de pesticides : près de 68% des échantillons italiens contiennent un ou plusieurs résidus. C’est surtout le cas pour les poires (84% des échantillons), les pêches (83% des échantillons) et les poivrons (53,85% des échantillons).
Des poires aux agrumes, le secteur fort du Made in Italy est en difficulté
Les fruits exotiques qui poussent en Italie ne sont pas épargnés. Les kiwis, les bananes et les mangues détiennent le pourcentage le plus élevé des irrégularités (7,4%).
Le rapport pointe particulièrement la présence de résidus de néonicotinoïdes, désormais interdits, comme le Thiaclopride dans des échantillons de pêche, pamplemousse, cassis, graines de cumin et poudre de thé vert, ainsi que l'Imidaclopride dans un échantillon d'orange et deux échantillons de citrons.
Parmi les aliments transformés, les céréales complètes et le vin sont ceux dans lesquels le plus grand nombre de résidus autorisés a été trouvé (respectivement 71,21 % et 50,85 %).
Au contraire, les légumes italiens sont dans la majorité dépourvus de pesticides : 68,55% des échantillons analysés se sont révélés « sains ».
Autre note positive, concernant les produits d'origine animale : sur les 921 échantillons analysés, 88,17 % se sont révélés exempts de résidus.
L’appel de Legambiente
L’association environnementale italienne lance un appel aux institutions nationales et européennes pour demander des interventions législatives concrètes. L’Union européenne a déjà adopté une stratégie destinée à réduire de façon drastique les substances chimiques synthétiques dans les aliments. Intitulé « De la ferme à l'assiette », le plan européen a pour objectif la réduction de 50% des pesticides utilisés d'ici 2030. Pour y parvenir, Legambiente rappelle que chaque pays doit s’y conformer, et réclame à l’Italie une loi nationale sur les multi-résidus. Parallèlement, l'association écologiste poursuit sa lutte contre le glyphosate - une substance encore légale grâce à une récente prolongation de dix ans - et lance une nouvelle campagne « Sans glyphosate », pour récompenser les entreprises qui, malgré la prolongation, ont interdit cette substance.
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