Connu sur la scène de la communauté d’affaires franco-italienne, Denis Delespaul se dévoile dans un nouveau livre, "La solitudine dell’okapi". L’auteur nous plonge au cœur de son intimité, avec profondeur et émotion. Des réflexions à lire, mais surtout à méditer et discuter. A l'occasion de la sortie de l'ouvrage, rencontre avec Denis Delespaul, un passionné de philosophie.


Denis Delespaul, nous le connaissons sur le devant de la scène de la communauté d’affaires franco-italienne : un homme tant charismatique que chaleureux, un homme de défis, un entrepreneur aux nombreux succès professionnels, et qui a toujours œuvré en faveur du renforcement la relation entre la France et l’Italie, notamment en tant que président de la Chambre de commerce française en Italie entre 2017 et 2025. Cet engagement de toute une carrière, lui a valu d’être récompensé par la Légion d’honneur, en 2023.
Après la publication d’un premier livre en 2016, L’eleganza dell’okapi, il décide d’écrire un deuxième ouvrage alors qu’il affrontait la maladie : La solitudine dell’okapi, en librairie à partir du 26 septembre 2025.
Un journal intime existentiel
Avec La solitude de l’Okapi, Denis Delespaul se dévoile. Ce n’est pas l’entrepreneur qui écrit ici. L’auteur nous plonge dans son intimité, ses réflexions les plus profondes, et nous offre des bribes d’un voyage intérieur. Tel un journal intime, à la fois philosophique et existentiel, Denis Delespaul rassemble quarante réflexions qui traversent dix ans de pensées portant sur des thèmes universels : la vie en général, le monde, la tristesse, l’amour, le temps, l’estime de soi, la beauté du doute, la connaissance de soi, ou encore le leadership.
De véritables pilules qui nous invitent, nous lecteurs, à prendre le temps de nous arrêter pour nous interroger, penser différemment, et voir les choses sous une autre perspective. Une opportunité pour faire, nous aussi, un bout de notre voyage intérieur.
Chaque réflexion est illustrée par un dessin, de l’artiste Andrea Bassoli.
Rencontre avec Denis Delespaul, un passionné de philosphie
C’est un livre très intime, à qui s’adresse-t-il ?
Mon intention initiale était de partager mes pensées avec mes enfants, mais l’éditeur de mon premier livre m’a incité à publier ces 40 réflexions dans un nouvel ouvrage. Il s’agit effectivement d’un livre intime mais aussi provocateur. J’aimerais qu’il fasse l’objet d’un partage, qu’il encourage la discussion. Je ne prétends pas imposer mon opinion, au contraire. Chaque réflexion est une invitation à sortir de son quotidien, à s’interroger et pourquoi pas en famille autour d’une table lors du dîner pour que chacun s’exprime.
Ce livre est né durant un moment difficile, comme le précédent qui vous avez écrit durant une période de changement et dont le sous-titre est « Confessions d’un manager ». L’écriture est-elle thérapeutique ?
J’ai toujours écrit dans des moments de souffrance. En 2016, j’ai connu un moment de vide : je quittais mes fonctions d’administrateur délégué de BNP Paribas Leasing Solutions, j’en devenais président. Je passais d’un rythme effréné à des journées trop calmes. C’est ainsi que j’ai écrit L’élégance de l’Okapi, un livre qui est aussi une histoire de ma vie mais qui évoque la partie externe de Denis Delespaul.
La solitude de l’Okapi est né dans un moment de souffrance différent puisque j’affrontais la maladie sur mon lit d’hôpital. Et il s’inscrit dans une trilogie : je suis en train d’écrire le troisième tome, un roman cette fois, qui sortira dans un an environ.
Qui est l’Okapi ?
J’ai découvert l’okapi durant mon adolescence, un animal à moitié zèbre et à moitié girafe, élégant et solitaire. Devenu mon animal fétiche, j’avais commencé à écrire un livre sur lui, mais je l’ai abandonné au bout de trois mois, m’intéressant alors davantage à la guitare, aux filles et aux sorties. 50 ans après, l’okapi est revenu ! Il incarne mon style de vie.
Il existe plusieurs formes de solitude. Quelle est celle que vous affrontez ?
La solitude existentielle, la plus grave car elle représente un sentiment de vide face au sens de la vie. Tous ces mots, je les ai écrits au cours de ces dix dernières années sans les retoucher. Je les ai écrits dans des moments d’ambivalence, de différence entre deux situations, par exemple lors de grands succès professionnels alors que parallèlement je vivais des moments très difficiles et douloureux dans ma privée. Dans ces moments de solitude, j’écrivais comme pour me défouler, sans jamais penser que ces réflexions finiraient dans un même livre.
Écrire seul, face à soi-même, est parfois mieux qu’une conversation avec un ami.
La philosophie a-t-elle toujours fait partie de votre vie ?
Le premier livre que j’ai lu en philosophie était La généalogie de la morale de Nietzsche, à 16 ans. Je ne comprenais rien ! Malgré ça, je sentais que je devais le relire. Et je l’ai relu, trois fois, jusqu’à me passionner complètement pour la philosophie.
La philo n’a rien d’abstrait, on en fait tous les jours, c’est littéralement « l’amour de la sagesse ». Elle permet de s’améliorer tous les jours soi-même, malgré les souffrances.
Dans votre livre, vous évoquez aussi l’entreprise en abordant le thème du leadership. La philosophie a-t-elle aussi fait partie de votre vie d’entrepreneur ?
Dans ce monde en bouleversement, qu’est-ce qu’aujourd’hui un leader ? Doit-il être seulement charismatique ? Un technicien ? Dans ce monde qui change, le management change : le leader doit avoir une dose en plus, être incarné par quelque chose. C’est ce que j’appelle la verticalité.
En ce qui me concerne, j’ai toujours mis de la philosophie dans mon management. Lorsque j’étais directeur général de BNP Paribas Leasing Solutions, j’avais instauré une sorte d’agora durant l’heure du déjeuner, où chacun pouvait lancer un thème. Par ailleurs, lors de crises avec les syndicats, lors de changements d’organisation ou encore lors de fusions, il m’arrivait souvent de mettre de la philosophie pour traverser ces crises.
Concernant vos projets d’écriture, l’okapi fera-t-il aussi partie du prochain et dernier livre de la trilogie ?
Il s’agira effectivement d’un roman autobiographique, sans doute le plus intime, celui de la chute. Mais aussi celui d’un homme debout.
La Solitudine dell’okapi, publié aux éditions Guerini e Associati, est disponible à partir du 26 septembre 2025 dans toutes les librairies et en ligne.
Tous les droits d’auteur sont reversés à San Patrignano.
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