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Tensions nationalistes accrues entre l’Autriche et l’Italie

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 24 septembre 2018, mis à jour le 25 septembre 2018

Alors que Vienne prévoit de permettre à certains Italiens germanophones du Haut-Adige d’obtenir la nationalité autrichienne, le ministre des Affaires étrangères italien a refusé de se rendre à une rencontre bilatérale avec son homologue. De quoi réanimer une opposition qui existe depuis des décennies sur cette petite et riche région du Haut-Adige.

Ça chauffe entre l’Autriche et l’Italie. Lundi dernier, le ministre italien des Affaires étrangères a boycotté une rencontre avec son homologue à Vienne. Le motif : la découverte début septembre par Rome de l’existence d’une commission gouvernementale autrichienne chargée de préparer un projet de loi visant à permettre aux citoyens italiens du Haut-Adige, parlant allemand, d’obtenir le passeport autrichien. Dans un communiqué, le ministère italien accuse l’Autriche de « briser le climat de sérénité et de confiance mutuelle ».

7 habitants sur 10 germanophones

Pour comprendre la discorde, direction le nord-est de l’Italie, le Tyrol du Sud, ou Südtirol en allemand. Cette région qui a pour chef-lieu la ville de Bolzano, compte 500.000 habitants, parmi lesquels sept habitants sur dix sont germanophones. Autrichienne pendant des siècles, la région s’est vue rattachée à l’Italie en 1918, à la fin de la Première guerre mondiale. Et à partir de 1922, lors de l’arrivée au pouvoir de Mussolini, le dictateur tente une campagne d’« italianisation » de la région, notamment par l'usage généralisé de la langue italienne et l'enseignement monolingue dans les écoles.

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Région autonome

Au fil des années, l’insatisfaction de la population germanophone du Tyrol du Sud s’intensifie et culmine dans les années 1960 avec le mouvement terroriste du BAS (pour la libération du Tyrol du Sud) qui entend obtenir la réunification au sein de l’Autriche. A tel point que les Nations Unies ont dû s’en mêler, exhortant urgemment les deux pays à reprendre les négociations. En 1972, le Haut-Adige devient une région italienne à statut spécial, dit autonome, selon lequel la plupart des compétences législatives, administratives et fiscales ont été transférées de la région Trentin-Haut-Adige à la province du Haut-Adige. Avec deux langues officielles – l’italien et l’allemand -, la région applique depuis le bilinguisme dans l’administration et les écoles ainsi qu’une représentation équitable entre les citoyens italophones et germanophones dans les emplois publics.

La zizanie semée par la nouvelle coalition autrichienne

L’arrivée au pouvoir fin 2017 d’une coalition autrichienne d’extrême droite est venue perturber les années d’apaisement – teintées malgré tout de tensions sous-jacentes- entre les deux pays. Le nouveau gouvernement autrichien dénonce une « annexion italienne » mais avance surtout vouloir permettre aux Italiens de la région de pouvoir travailler ou voyager plus facilement en Autriche.
Dans son communiqué, la Farnesina (ministère italien des Affaires étrangères) rétorque en accusant un « revanchisme anachronique » et une initiative « peu compréhensible si l’on considère que tous les Autrichiens et tous les Italiens, partagent déjà la citoyenneté commune de l’Union européenne ».

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 24 septembre 2018, mis à jour le 25 septembre 2018

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