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TÉMOIGNAGE - Sandrina à Naples, au milieu des poubelles

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Sandrina enseigne le français à Naples, où elle a rejoint son ami en 2006. Cette Française de 27 ans a accepté d'apporter son témoignage sur la situation catastrophique de la ville : absence de tri sélectif, triangle de la mort, odeurs, fumées toxiques? Photos à l'appuie

Une rue de Naples, janvier 2008 (Photo Sandrina)

"Quand je suis arrivée à Naples, j'ai voulu faire le tri sélectif, mais dans ma zone, il est impossible de trouver des poubelles différenciées. Le culture écologique n'est pas du tout diffusée dans la région, et pour les personnes qui auraient de bonnes intentions, la rumeur (peut-être infondée) qui circule selon laquelle tous les déchets triés sont de toute façon réunis à la fin les en dissuade rapidement. S'il n'y a pas de recyclage, à quoi bon se fatiguer ?
Ce qui choque également, ce sont les meubles cassés, les télévisions hors d'usage, les vieux canapés jetés dans la rue à côté des poubelles. Alors que les rues sont encombrées depuis des jours, et qu'on ne peut même plus marcher sur certains trottoirs, les gens continuent à se débarrasser de ce type d'objets.
Concernant le triangle de la mort (rien que le nom donne des frissons !), la Camorra a proposé aux usines durant de nombreuses années, et propose certainement toujours, de les débarrasser de leurs déchets, y compris toxiques, à des prix imbattables. Elle les a en fait enfouis au nord de Naples. On a remarqué peu après que des animaux mouraient et naissaient malformés. Pas étonnant que le risque de cancer soit plus élevé ici que dans le reste de l'Italie !

Une rue de Naples, mai 2007 (Photo Sandrina)

La situation actuelle est une situation de crise car toutes les zones, même les plus riches, sont touchées. Les marchés ne peuvent avoir lieu dans la ville, comme celui qui se tient le mercredi dans ma rue. Qui achèterait des fruits et légumes au milieu des ordures entassées ? Mais les rues encombrées de poubelles, c'est toute l'année.
Le dégoût est partout : odeurs, incendies aux fumées toxiques, peur des rats. Selon moi, le tri sélectif devrait être imposé par les communes, sous peine d'amende, car je ne crois pas ici au volontarisme écologique.
La ville croule sous les problèmes en tous genres, et c'est vraiment triste car Naples est si attachante !"
Propos recueillis par Marie MALZAC. (www.lepetitjournal.com - Milan) lundi 21 janvier 2008

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Publié le 21 janvier 2008, mis à jour le 13 novembre 2012
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