Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Parité hommes-femmes : l'Italie réellement meilleure élève de l'UE ?

parité salariale italieparité salariale italie
pxhere
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 4 novembre 2018, mis à jour le 5 novembre 2018

A l’occasion de la journée européenne de l’égalité salariale ce samedi 3 novembre et de la publication du dernier rapport de l’Eurostat, l’Italie apparaît comme l’un des pays les plus vertueux de l’Union européenne. Des chiffres à relativiser.


Depuis le 3 novembre, les Européennes travaillent « pour rien ». En clair, après cette date, les salariées européennes cessent d’être rémunérées, symboliquement, comparé au salaire des hommes. En effet, les femmes gagnent 16,2 % de moins que les hommes dans l’Union européenne, d’après le rapport 2018 de l’Eurostat, portant sur les données de l’année 2016. Afin de marquer le coup et surtout dans l’espoir de faire bouger les choses, Bruxelles a choisi de faire de cette date, la « Journée européenne de l’égalité salariale ».

L’Italie, en apparence sur le podium

Or d’après l’Eurostat, l’Italie ne s’en sort plutôt pas mal. Elle apparaît comme le pays où l’écart de salaire (brut par heure) entre les hommes et les femmes est quasiment le plus réduit avec une différence de 5,3%, juste derrière la Roumanie (5,2%) et devant le Luxembourg ((5,5%) ou encore la Belgique (6,1%). Face à une moyenne européenne d’environ 16%, l’Italie brille comme l’un des pays les plus vertueux de l’UE, d’autant plus si on la compare à la France qui connaît un écart de 15,2%, le Royaume-Uni de 21% et l’Allemagne de 21,5%.

Des chiffres trompeurs

Reste que ces chiffres doivent être manipulés avec précaution. Ces derniers peuvent se révéler trompeurs pour un pays comme l’Italie.
A commencer si l’on regarde les résultats pour les revenus annuels moyens. Le fossé entre les hommes et les femmes s’envole à 43,7% pour l’Italie (8ème place), contre une moyenne européenne de 39,6%. L’explication avancée par la Commission européenne dans son rapport : « Les positions de management et de gestion sont occupées de manière écrasante par les hommes en Italie, payés en conséquence ». Seules 6,3% des managers sont des femmes, précise la Commission européenne.

Autre motif : le taux de chômage, non pris en compte dans ce calcul de l’Eurostat. Or en Italie, le taux d’emploi des femmes en âge de travailler est en effet bien inférieur à la moyenne européenne : 49% en Italie, contre 62% dans l’UE, avec un pic de 29% en Sicile.
A prendre en considération également, la durée de travail. Et là encore, les inégalités sont fortes : 35,7% des femmes travaillent à temps partiel – souvent involontairement - dans la zone euro (l’Italie s’approche de la moyenne européenne), contre seulement 9,4% des hommes. Elles sont 44,6% en Allemagne et 77% aux Pays-Bas.
Un fossé également lié à la maternité, dans tous les pays d’Europe. Entre temps et interruption de carrière, les femmes touchent une pension un tiers plus basse que celle des hommes.

Proposition de loi Boldrini

Le 30 octobre dernier, l’ancienne présidente de la chambre des députés Laura Boldrini a présenté une proposition de loi visant à agir sur les politiques familiales, en faveur de l’emploi des femmes. Cela notamment en imposant un congé paternité obligatoire de 15 jours au lieu des 4 actuels. Elle prévoit en outre des allègements fiscaux pour les entreprises qui emploieraient des femmes. « Car le travail et le revenu des femmes, outre le fait de les rendre autonomes, est un moteur pour l’économie », précise la députée.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 4 novembre 2018, mis à jour le 5 novembre 2018

Sujets du moment

Flash infos