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L’Italie a enfin une loi sur la fin de vie

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Jeudi 14 décembre, le Sénat italien a approuvé une loi accordant la sédation profonde et continue
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 18 décembre 2017, mis à jour le 18 décembre 2017

Après 10 ans de débats et de bataille, le Sénat a donné son feu vert définitif à la loi sur le « biotestamento », jeudi 14 décembre, malgré l’opposition d’une partie des catholiques.

La bataille aura été rude. Huit ans après le dépôt d’un premier projet de loi sur la fin de vie, huit mois après le vote par l’Assemblée nationale du projet de loi du biotestamento et le dépôt de plus de 5.000 amendements en vue de bloquer l’examen du Sénat, la loi sur la fin de vie a été définitivement adoptée en deuxième lecture jeudi dernier, avec 180 votes pour, 71 contres et 6 abstentions.
Les derniers débats ont coïncidé avec la mort, en début d'année, du célèbre DJ italien, Fabiano Antoniani, surnommé DJ Fabro, qui s'était rendu en Suisse pour recevoir une aide à mourir après un accident de la route qui l'avait paralysé et rendu aveugle.

 

« Un grand pas en avant »

Et la déclaration du pape François le mois dernier, annonçant qu’il est « moralement licite de renoncer à des soins thérapeutiques ou de les arrêter », a sans doute contribué à influencer le jugement de certains parlementaires catholiques, jusqu’alors réticents.
« C’est l’Italie que nous voulons, un pays plus humain, qui aime ses citoyens et qui respecte la douleur », a aussitôt réagi sur Facebook le journaliste Roberto Savianio, en postant une photo d’Emma Bonino, importante figure du parti radical italien, en larmes de joie, à l’annonce du résultat du vote. Le président du Conseil Paolo Gentiloni s’est quant à lui réjouit sur Twitter : « C’est un grand pas en avant pour les droits civiques et la dignité humaine dans notre pays ».

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Ce que prévoit le « testament biologique » italien

Tout individu majeur est désormais autorisé à établir un « testament biologique » indiquant ses directives en cas de maladie en phase terminale ou d’affection engageant le pronostic vital à court terme, comme le refus de certaines thérapies, notamment la nutrition ou l’hydratation artificielle. La nouvelle loi interdit en outre l’acharnement thérapeutique à l’égard des patients atteints de pathologies en phase terminale ou incurables. Les professionnels de santé ont malgré tout le devoir de recourir aux soins palliatifs « jusqu’à la sédation profonde et continue ».
Pour les personnes déclarées en incapacité, le tuteur légal ou un membre de la famille proche pourra prendre la décision. Quant aux mineurs, il revient aux parents ou tuteur légal de décider, « en tenant compte de la personne mineure ».
Comme le permet la loi de 1972, les praticiens pourront refuser de débrancher un malade en invoquant l’objection de conscience. Un droit à la portée en principe limitée puisque l’établissement – privé, public ou même religieux - prenant en charge le malade devra obligatoirement trouver un médecin non-objecteur de conscience pour exécuter la volonté du patient.


Le texte est la dernière loi importante votée par la législature en place, avant la dissolution du Parlement en vue des élections législatives de mars prochain.

 

MAR
Publié le 18 décembre 2017, mis à jour le 18 décembre 2017

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