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L’Italie des classes sociales bloquées

Ascenseur social italieAscenseur social italie
(@Holger Link - Unsplash)
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 19 décembre 2018, mis à jour le 20 décembre 2018

En Italie, on hérite aussi le niveau de revenus et d’instruction de ses parents. Dans un récent rapport intitulé « Instruction, revenu et richesse », la Banque d’Italie parle « d’ascenseur social en panne », soulignant la « permanence élevée des conditions économiques intergénérationnelles ». En clair, il est toujours plus difficile d’améliorer ses propres conditions sociales et économiques, selon l’analyse de Luigi Cannari et Giovanni D’Alessio, alors que la mobilité intergénérationnelle devrait constituer un élément crucial d’égalité sociale.

Ce qui compte le plus ces dernières années : les revenus, la richesse, le cercle amical et familial, la position géographique, jusqu’au quartier fréquenté. Aussi, si ces caractéristiques, autres que l’instruction, déterminaient encore en 1993 la moitié environ du revenu, en 2016, ces dernières pèsent pour les trois quarts. Les conditions de départ apparaissent donc comme décisives.

"Cinq générations pourraient être nécessaires pour que les enfants nés dans des familles à bas revenu puissent atteindre le revenu moyen"

Et selon l’OCDE, en Italie, « Cinq générations pourraient être nécessaires pour que les enfants nés dans des familles à bas revenu puissent atteindre le revenu moyen ». Soit 150 ans environ. C’est là un paradoxe tout italien, souligne Stefano Scarpetta, directeur du département Travail et Affaires sociales de l’OCDE cité dans La Repubblica : « Alors que l’Italie a un système d’accès à l’instruction facile et peu coûteux par rapport aux autres pays, si les parents ont un niveau d’instruction inférieur au diplôme de l’école supérieur, les deux tiers des enfants auront un niveau aussi bas ».
L’enquête de la Banque d’Italie précise par ailleurs que c’est seulement « à partir de la fin de la seconde guerre mondiale et jusqu’à la fin des années 70 que les jeunes ont eu la meilleure opportunité pour faire le grand saut grâce à l’instruction, en étudiant davantage et mieux que leurs parents ». Aujourd’hui, l’école italienne est majoritairement inclusive mais si l’on regarde les chiffres, on note que les jeunes qui obtiennent des diplômes plus élevés sont ceux qui proviennent de familles avantagées, en mesure de transmettre culture et richesse.

L’Italie avant-dernière en Europe

Dans le dernier rapport de l’Institut Censis sur la situation du pays, il apparaît que seuls 23% des Italiens ont amélioré leur condition socio-économique par rapport à leurs parents, contre une moyenne européenne de 30%. Un résultat qui place la Péninsule avant-dernière en Europe.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 19 décembre 2018, mis à jour le 20 décembre 2018

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