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Censis : « Les Italiens aigris envers leur pays qui ne croît plus »

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pixabay @mazzopn888
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 9 décembre 2018, mis à jour le 9 décembre 2018

Le 52ème rapport Censis qui photographie l’Italie, dresse le portrait d’un pays en déclin, en recherche de sécurité qu’il ne trouve pas, avec une divisions Nord-Sud toujours plus forte.

Une Italie « apeurée », « aigrie », « appauvrie » et « vieillie ». Le 52ème rapport de l’Institut de recherche socio-économique italien Censis qui photographie annuellement la société italienne, parle de « souverainisme psychique » avant de souverainisme politique, résultat de « l’aigreur » des Italiens, déçus par le manque de reprise économique.  Tout au long du rapport, la comparaison avec les voisins européens est douloureuse pour les Italiens.

A commencer par celle relative à l’augmentation du salaire annuel sur la fiche de paie. En 17 ans, entre 2000 et 2017, il a augmenté de 400 euros en Italie, 6.000 euros sur la même période en France, près de 5.000 euros en Allemagne.

En matière d’instruction, l’Etat italien investit peu : 3,9% de son PIB, moins que la moyenne européenne (4,7%) selon le Censis. Et seules la Roumanie, la Bulgarie et l’Irlande consacrent un budget inférieur.

Les résultats se concrétisent avec un taux d’abandons précoces des études : 18% des jeunes âgés entre 18 et 24 ans, quasiment le double de la moyenne européenne (10,6%). Et la part des jeunes (30-34 ans) diplômés à l’issue d’un cycle universitaire représente 26,9% contre une moyenne européenne de 39,9%.

« Disparition des jeunes »

Entre 2007 et 2017, les jeunes actifs (25-34 ans) ont diminué de 27,3%, pointe du doigt l’Institut Censis. Sur la même période au contraire, les actifs âgés entre 55 et 64 ans ont augmenté de 72,8%. Les jeunes actifs à temps-partiel « involontaire » ont également augmenté, passant de 150.000 en 2011 à 650.000 en 2017, relève le rapport.

Déséquilibre Nord/Sud accru

La sortie graduelle de la crise a pris deux voies différentes, qui s’éloignent peu à peu, note le rapport. Alors que la Lombardie et l’Emilie Romagne sont en pleine récupération, suivie par la Vénétie et la Toscane, le Latium reste 5 points derrière en terme de PIB, la Sicile de 10 points. Les régions touchées par les tremblements de terre aussi demeurent affaiblies : le PIB de la région Ombrie est de 12 points derrière celui de 2008. Résultat, le flux des travailleurs se déplace vers les territoires plus dynamiques.

Pour conclure, le rapport établi que « 35,6% des Italiens sont pessimistes pour le futur, et seulement 33,1% conserve un peu d’optimisme ».

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 9 décembre 2018, mis à jour le 9 décembre 2018

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