La liberté de la presse est de plus en plus menacée dans le monde et l'Italie continue de chuter dans le classement mondial établi par Reporters sans frontières, affichant le pire résultat des pays d’Europe occidentale.


« La situation de la liberté de la presse dans le monde en 2025 est à son plus bas niveau historique », annonce Reporter sans frontières dans son rapport annuel publié à l’occasion de La journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai.
Et l’Italie recule de trois positions en 2024, se retrouvant à la 49e position, le pire résultat parmi les pays d’Europe occidentale. La Norvège se situe encore en tête du classement mondial, suivie par l’Estonie et les Pays-Bas. Aux dernières places, on trouve la Chine (178e), la Corée du Nord (179e) et l’Erythrée (180e). « Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays où la situation est «très grave» », dénonce l’ONG.
Le classement RSF prend en compte cinq critères d'évaluation : la politique, les droits, l'économie, l’environnement socioculturel et la sécurité.
Les menaces à la liberté de la presse en Italie
En Italie, la liberté de la presse continue d’être menacée par les organisations mafieuses, notamment dans le sud du pays, ainsi que par divers groupuscules extrémistes qui exercent des violences.
« Les journalistes qui enquêtent sur l’univers du crime organisé, les affaires de corruption et les mafias sont systématiquement menacés, voire physiquement agressés », rappelle RSF. Une vingtaine de journalistes vivent actuellement sous protection policière permanente à la suite d’intimidations ou d’agressions.
Les journalistes se plaignent également d’une tentative de la classe politique d’entraver la libre information en matière judiciaire par une “loi bâillon” – la “legge bavaglio” – votée par la majorité de la Première ministre Giorgia Meloni, qui interdit la publication d’une ordonnance de détention provisoire jusqu’à la fin de l’audience préliminaire. Les syndicats dénoncent également l'ingérence politique grandissante dans les médias publics.
En outre, l'acquisition annoncée de l'une des principales agences de presse italiennes, Agenzia Giornalistica Italiana, par le député de la majorité et propriétaire de plusieurs grands journaux italiens, Antonio Angelucci, "met en évidence la menace de la concentration des médias et des conflits d’intérêts", pointe du doigt le rapport.
Parmi les pays du G7, les États-Unis font pire que l’Italie, passés de la 55e à la 57e place dans le classement 2025.
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