L'icône de la gastronomie italienne est menacée de droits de douane américains de 107 % à partir du 1er janvier 2026, motivés par un présumé dumping exercé par deux marques de pâtes transalpine. Des exportations d'une valeur de 700 millions d'euros par an sont menacées.


Les produits alimentaires italiens ne connaissent pas de répit aux États-Unis, leur plus importante destination d’exportation après le marché européen. Donald Trump a désormais déclaré la guerre aux pâtes italiennes.
L'administration américaine s'apprête à imposer un tarif douanier exorbitant de 107 % sur l’icône de la gastronomie italienne, à compter du 1er janvier 2026. Le tarif de 15 % déjà imposé par Washington sur la plupart des importations en provenance des 27 pays de l'Union européenne, serait augmenté de 91,74 % supplémentaires. La décision fait suite aux accusations de dumping portées par l'administration contre deux fabricants italiens de pâtes, La Molisana et Garofalo, suite à une enquête du Département du Commerce américain dont elles ont fait l’objet.
Des accusations de dumping
Dans son rapport préliminaire publié en septembre, le ministère a déterminé que les deux sociétés n'avaient pas été « suffisamment coopératives », appliquant ainsi la règle des adverse facts available, qui permet de fixer une marge de dumping élevée si les données fournies sont jugées incomplètes.
Au cours des années précédentes, des enquêtes similaires menées sur les mêmes entreprises avaient conclu à des droits de douane nuls ou de 0,5 %.
L’escalade de la guerre commerciale
Ce genre d’enquête est fréquente, elle est menée chaque année sur les importations de pâtes en provenance d'Italie, à la demande des « pétitionnaires ». Dans ce cas précis, l'enquête fait suite à des signalements d'entreprises américaines concurrentes.
Or, si l’audit a porté sur deux sociétés de pâtes seulement (entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024), l’administration américaine a décidé d’imposer des droits de douane massifs à treize fabricants au total.
L'impact des droits de douane sera moins sévère pour ceux qui produisent déjà des pâtes aux États-Unis, comme Barilla. Il sera néanmoins très lourd pour ceux qui exportent depuis l'Italie la totalité de leurs ventes aux États-Unis.
« Les accusations américaines de dumping sont inacceptables et contribuent au projet de Trump de délocaliser la production aux États-Unis », a réagi Ettore Prandini, président de Coldiretti.
Si la production de pâtes se voit délocalisée à l’étranger, l’impact sera particulièrement sensible dans les régions du sud de la Botte, où la pasta constitue l’une des filières les plus importantes.
En 2024, les exportations de pâtes italiennes vers les États-Unis ont atteint 671 millions d'euros - sur un total de 8,7 milliards d'euros d'exportations mondiales -, un marché qui risque d'être anéanti.
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