Édition internationale

FOOTBALL – Le calcio italien en pleine crise

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 janvier 2018

Reléguée depuis 2011 à la quatrième place du classement UEFA des championnats européens, la Serie A ne parvient plus à attirer les stars mondiales du ballon rond. La faute aux mauvaises performances des clubs italiens sur la scène européenne, mais également aux scandales à répétition qui agitent le championnat transalpin depuis l'affaire Calciopoli en 2006. Et avec une dette qui vient de grimper à 2,6 milliards d'euros, l'avenir ne s'annonce guère meilleur pour le football professionnel italien.

18 mai 1994, finale de la Ligue des Champions. Alors que le Milan AC part en outsider face au FC Barcelone ultra offensif de Romario et Hrsito Stoichkov, les Rossoneri l'emportent finalement 4 buts à 0 dans un match à sens unique. A ce moment-là de l'histoire, le football italien représente ce qui ce fait de mieux au niveau mondial et le Milan AC de Silvio Berlusconi règne en maitre quasi-incontesté sur la scène footballistique européenne. Son principal rival n'est autre qu'un autre club italien, la Juventus de Turin, qui remportera de son côté la coupe aux grandes oreilles en 1996. En 2003, les deux clubs ennemis se retrouvent même face à face en finale de la plus prestigieuse compétition européenne pour une finale 100% italienne, avec une victoire du Milan AC lors de la séance de tirs aux buts. A l'époque, aucune équipe du vieux continent ne semble pouvoir rivaliser avec ces deux géants du football.

Pourtant en 2006, un scandale de match truqué ("Calciopoli"), qui contraint les dirigeants de la Serie A à reléguer la "vielle dame" en Serie B, va plonger le football italien dans la tourmente. Malgré la victoire de l'Inter de Milan en finale de la Ligue des Champions en 2010, la Serie A est boycottée par les grands joueurs européens, préférant signer des contrats avec les clubs anglais ou espagnols. C'est dans ce contexte déjà défavorable que l'UEFA a décidé l'année dernière de la reléguer à la quatrième place du classement des championnats européens, derrière l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne. Dans ce même classement qui recense les meilleures équipes d'Europe du moment, le premier club Italien, l'Inter de Milan, n'apparaît qu'en 7e position. Et au vu des dernières performances des Nerrazzuri sur la scène européenne, l'équipe milanaise ne fera certainement plus partie du Top 10 l'année prochaine.

Des scandales en répétition
Après l'éclatement au grand jour de l'affaire Calciopoli en 2006, le football italien ne pensait plus avoir à affronter d'ici peu de nouveaux scandales concernant des matchs truqués. Pourtant, dès le mois de mai 2011, les dirigeants de la Serie A décident d'infliger une pénalité de 6 points à l'Atlanta Bergame et suspendent pour une durée de 3 ans et demi le capitaine de l'équipe lombarde, de nouveau pour une affaire de parties arrangées. Puis en décembre 2011, la justice italienne démantèle cette fois-ci un réseau mondial de paris illégaux fondés toujours sur des matchs truqués, dans lequel sont impliqués plusieurs équipes et joueurs italiens. Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Après plusieurs mois d'interrogatoires et d'enquêtes approfondies, l'ancien défenseur de Barri, Andrea Masiello, a récemment  avoué avoir marqué un but contre son camp moyennant un versement de 50.000 euros lors d'un match face à Lecce perdu 2 buts à 0. Avec lui, huit autres joueurs qui évoluaient la saison dernière à Bari sont également concernés par cette enquête.

Le but :

Une Serie A endettée
A ces multiples scandales de match truqués s'ajoute une situation financière désastreuse pour les clubs transalpins. Ainsi, selon le rapport annuel Report Calcio 2012, les 20 équipes de 1ère division cumulent une dette équivalente 2,6 milliards d'euros sur la période 2010-2011, en augmentation de 14% par rapport à la saison précédente. Plus alarmant encore, les chiffres  montrent que c'est l'ensemble des clubs professionnels qui sont concernés par ce phénomène, avec une perte net en 2011 de 428 millions d'euros. Sur les 107 équipes passées en revue, seules 19 sont bénéficiaires. Des mauvais résultats en cascade qui n'affectent néanmoins en rien le vif intérêt des Italiens pour le ballon rond. Car même si la fréquentation dans les tribunes a légèrement baissé (-4,4%), un effet de la crise économique, le nombre de jeunes licenciés à quant à lui augmenté d'environ 4%, avec un pic de 14,6% chez les 5-8 ans. De quoi assurer la relève du football italien qui est loin d'avoir dit son dernier mot.

Laurent Maurel (www.lepetitjournal.com/milan) lundi 7 mai 2012

lepetitjournal.com Milan
Publié le 7 mai 2012, mis à jour le 5 janvier 2018
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