Triennale et Fondation Cartier pour l’art contemporain : un double hommage à Mendini

La rétrospective et l'installation - deux nouveaux projets conçus spécifiquement pour les espaces du Palazzo dell'Arte - naissent du lien étroit que la Triennale et la Fondation Cartier entretiennent avec Mendini. Parmi les projets réalisés par l’architecte et designer italien à la Triennale, figurent l'installation Architettura murmurante (1979) dans le cadre de la XVIe Exposition internationale, l'exposition Quali Cose Siamo (2010), le Teatro dei Burattini (2015), conçu avec son frère Francesco et situé dans le jardin de la Triennale.

Avec l'exposition Fragilisme (2002) à la Fondation Cartier, Alessandro Mendini développe l'un des concepts fondateurs de sa pensée théorique. Dix ans plus tard, il est invité à concevoir l'exposition Histoires de voir, à imaginer des œuvres in situ et à participer aux expositions de la Fondation Cartier à travers le monde. De nombreuses œuvres de Mendini sont également présentes dans les collections des deux institutions et présentées dans l'exposition.
 

Io sono un drago. La vera storia di Alessandro Mendini | Je suis un dragon. La vraie histoire d’Alessandro Mendini

Présentée en collaboration avec Elisa et Fulvia Mendini – Alessandro Mendini Archive, la rétrospective est organisée par Fulvio Irace avec une scénographie de Pierre Charpin, designer qui a collaboré à plusieurs reprises avec Mendini. Dans l'espace Triennale Cube, sont exposées jusqu'au 13 octobre 2024 plus de 400 œuvres de différents formats, matériaux et sujets, des œuvres provenant de nombreuses collections publiques et privées, notamment celles des Archives Alessandro Mendini, de la Fondation Cartier, de la Triennale, de l'Abet Laminati Museum, du Groninger Museum, du Vitra Design Museum, d'Alessi et de Bisazza.

Le titre de l'exposition Io sono un drago reprend l'un des autoportraits les plus emblématiques d'Alessandro Mendini et vise à souligner la complexité de son image au sein de la scène internationale du design, de l'architecture et de l'art. L'exposition entend ainsi restituer le regard de Mendini sur le monde, son empathie envers les objets du quotidien, le mystère de la poésie, capable de transformer même le banal en une surprise qui révèle l'enchantement du quotidien.

Le projet d'exposition interprète le concept du « dragon » comme un ensemble de noyaux thématiques caractéristiques de la « méthode Mendini ». En entrant dans la grande salle, le visiteur se retrouve immergé dans un environnement unique souligné par un grand axe qui relie idéalement la Petite Cathédrale à la Tête Géante en arrière-plan de l'escalier de Muzio : une petite architecture et une grande tête pour illustrer le travail de Mendini sur les échelles de la perception.

Le parcours est divisé en six thématiques :

• Identikit, où sont exposées les séries d'autoportraits que, avec différentes techniques et formats, Mendini a réalisés tout au long de sa vie ;
• Le syndrome de Gulliver, une succession d'objets hors d'échelle, depuis les objets extra-larges - comme le Fauteuil de Proust et la Petite Cathédrale, tous deux appartenant à la collection de la Fondation Cartier, qui accueillent le visiteur dans l'exposition - jusqu'aux réductions de certains projets créés pour Alessi ;
• Architecture, qui présente les œuvres architecturales de l'Atelier Mendini, dont le Groninger Museum, le Mediazentrum Madsack de Hanovre, les trois stations du métro de Naples et les dernières œuvres en Corée du Sud, du stade olympique au quartier Posco de Séoul ;
• Fragilismi, une section dédiée aux recherches qui ont abouti au manifeste du « fragilisme », conçu par Mendini à l'invitation de la Fondation Cartier : un éloge de la fragilité de la terre dans un monde marqué par les guerres et la violence ;
• Radical Melancholy, section consacrée aux années de design radical, dont Mendini fut l'un des principaux théoriciens ;
• Stanze (Pièces), où sont présentées trois des salles conçues par Mendini, des environnements immersifs dans lesquels s'accumulent des citations, des souvenirs, des rêves et des cauchemars.

A voir également dans le jardin, dans le jardin, le drapeau créé par Mendini pour le projet Draw me a Flag, une installation de 81 drapeaux basée sur une idée de Christian Boltanski créée en 2018, faisant partie de la collection de la Fondation Cartier pour l'art contemporain.

What? L’installation de Philippe Starck pour Alessandro Mendini

L’Impluvium de Triennale Milano accueille jusqu’au 16 juin 2024, What ?, une installation in situ conçue par Philippe Starck, commandée et présentée par la Triennale de Milan et la Fondation Cartier. Parmi les designers français les plus brillants de notre époque, Philippe Starck a partagé plusieurs expériences créatives et professionnelles avec Alessandro Mendini.

L'installation immersive entend transporter les visiteurs dans l'univers subconscient et créatif de Mendini à travers le regard visionnaire de Philippe Starck. Un voyage impressionniste, guidé par des sons et des images en constante transformation.
 

Une expérience immersive dans le cerveau d'Alessandro Mendini.

J'ai une dette envers la Triennale et une envers Alessandro." – souligne Philippe Starck – "En tant que jeune homme à Milan, la Triennale a été une grande révélation pour moi. J’étais complètement fasciné par ce bâtiment, qui m’éclairait les idées. J'ai toujours beaucoup aimé Alessandro Mendini. Avant d'être un être humain, c'était une idée, une sensation, une vibration osmotique que j'ai voulu recréer à travers l'installation conçue comme une expérience immersive dans le cerveau d'Alessandro Mendini."

Le designer français a impliqué dans le projet Soundwalk Collective, collectif d'artistes et musiciens fondé par Stephan Crasneanscki et reconnu internationalement pour ses albums concepts, installations sonores et performances live, souvent en collaboration avec des artistes, musiciens et écrivains dont, récemment, Jean-Luc Godard, Nan Goldin et Patti Smith.

Triennale Milano et la Fondation Cartier ont collaboré à plusieurs reprises avec Philippe Starck, certaines de ses œuvres font partie de la collection permanente de la Triennale et ont été présentées dans de nombreuses expositions. Starck collabore également avec la Fondation Cartier depuis le début de la vie de l'institution, participant à l'exposition Vivre en couleur en 1985.